Le ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, et son homologue jordanien, Yaarab Al Qodaat, ont affiché, mardi à Alger, la disponibilité totale des deux pays à développer la coopération économique et leur attachement à sceller un partenariat industriel effectif dans les différents secteurs de l'activité économique. Cette volonté a été exprimée à l'occasion de la tenue du Forum d'affaires algéro-jordanien qui a enregistré la participation de 250 chefs d'entreprises algériennes activant dans différents domaines dont l'agroalimentaire, l'industrie pharmaceutique et l'industrie électronique, ainsi que 40 représentants d'entreprises économiques jordaniennes. Intervenant à l'ouverture de ce Forum, M. Yousfi a déclaré que les gouvernements algérien et jordanien œuvreront à assurer un climat propice aux investisseurs et à aplanir les difficultés qui entravent l'investissement dans les deux pays. «Nous aspirons à renforcer davantage le partenariat industriel notamment à la faveur d'un cadre juridique adéquat que représente le mémorandum d'entente signé en 2006 en vue d'encourager l'investissement bilatérale ainsi que l'accord de coopération en matière de métrologie», a soutenu le ministre. Soulignant la diversité des domaines de la coopération bilatérale, notamment dans son volet économique, M. Yousfi a fait état de la disponibilité totale de l'Algérie à redynamiser un partenariat industriel effectif dans différents secteurs à l'instar de l'industrie pharmaceutique, l'industrie manufacturière et la sous-traitance industrielle. L'Algérie aspire aujourd'hui à augmenter le volume des investissements étrangers, notamment dans l'industrie, les mines et l'agriculture en vue de diversifier son économie, a rappelé M. Yousfi, ajoutant qu'elle possède un marché prometteur de par sa forte demande et des potentialités naturelles qui lui permettent d'asseoir des bases industrielles pour l'exportation vers les marchés africains et plus tard vers le marché européen. Il a évoqué, dans ce sens, les réformes engagées par l'Algérie pour capter l'investissement, notamment le nouveau code des investissements qui offre d'importants avantages aux investisseurs locaux et étrangers, particulièrement dans les secteurs de l'industrie, des mines, de l'agriculture et du tourisme. Il a également rappelé l'actualisation dont ont fait l'objet d'autres lois relatifs aux PME, à la normalisation et à la métrologie légale, précisant que ces réformes sont à même d'impulser le développement industriel. Le ministre s'est en outre félicité de l'évolution de la coopération industrielle au vu de l'importance des investissements jordaniens en Algérie. 31 projets industriels jordaniens concrétisés Le ministre a fait état, à cet égard, de la réalisation de 31 projets industriels jordaniens d'un montant de 27 milliards DA sur un total de 40 projets enregistrés au niveau de l'Agence Nationale du Développement de l'Investissement (ANDI). Exprimant la volonté de l'Algérie à renforcer le partenariat avec la Jordanie dans le domaine de l'industrie, M. Yousfi a mis l'accent sur la disponibilité totale à développer la coopération économique dans divers secteurs, dont la sous-traitance. A cette occasion, le ministre a appelé les hommes d'affaires jordaniens à s'informer des opportunités d'investissement en Algérie. Pour sa part, le ministre du Commerce, de l'Industrie et de l'Approvisionnement du Royaume Hachémite, M. Yaarab Al Qodaat a déclaré que sa visite en Algérie avec les hommes d'affaires de son pays s'inscrivait dans le cadre de la recherche d'un véritable partenariat pour faire face aux enjeux économiques auxquels sont confrontés les deux pays. Affirmant que l'Algérie était en droit de vouloir commercialiser ses produits en Jordanie et qu'il en était de même pour la Jordanie, le ministre jordanien à ajouté : «Nous allons vous ouvrir pleinement nos marchés mais notre ambition est d'accéder à d'autres marchés, notamment l'Afrique et de contribuer aussi aux projets de reconstruction en Irak et en Syrie». 233 millions USD d'échanges commerciaux... La volonté de l'Algérie et de la Jordanie de donner une nouvelle impulsion aux relations économiques intervient dans un contexte marqué par des échanges commerciaux faibles, avec un volume de 233 millions USD au cours des 11 premiers mois de l'année 2017, dont 137 millions USD pour les exportations algériennes et 95 millions USD pour les exportions jordaniennes, d'après les chiffres avancés par le vice-président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI), Riad Amor. Il a estimé, dans son allocution, que le niveau des échanges économiques entre les deux pays n'est pas à la hauteur du grand potentiel économique offert à l'investissement de part et d'autre. Précisant que ces échanges se limitent aux produits alimentaires et aux hydrocarbures, il a affirmé que ce constat appelle les deux pays à passer d'une coopération de commerce bilatéral à un partenariat industriel pour parvenir des partenariats gagnant-gagnant. Pour M. Amor, le facteur le plus important ayant entravé le développement du partenariat entre les deux pays est la méconnaissance par les opérateurs économiques des opportunités d'investissement qu'offre chacun des deux pays. Le même responsable a ajouté qu'au cours d'une visite effectuée par une délégation d'hommes d'affaires algériens en Jordanie, en septembre dernier, les opportunités de coopération et d'échange dans plusieurs domaines, y compris l'industrie électronique, l'agroalimentaire et les matériaux de construction ont été abordés. A ce propos, il a affirmé que la Jordanie est un marché prometteur pour un grand nombre de produits algériens. Il a fait savoir également que les produits algériens sont très demandés par les opérateurs économiques jordaniens appelant à l'accès aux des marchés proches de la Jordanie. A noter que ce Forum a donné lieu à des rencontres bilatérales entre opérateurs économiques des deux pays en vue d'examiner les opportunités de partenariat et l'exportation.