Le Français Pascal Lamy, qui a passé 8 ans à la tête de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) doit passer, ce dimanche, le témoin au Brésilien Roberto Azevedo. Vendredi 30 août, son dernier jour de travail officiel, Pascal Lamy était en Autriche, à Salzbourg, achevant une visite de 2 jours. Jusqu'au bout de son mandat, il aura ainsi été un éternel voyageur. Durant ses 8 années, soit deux mandats de 4 ans,- à la tête de l'OMC, Pascal Lamy a énormément voyagé, visitant sans relâche les décideurs mondiaux, pour tenter de les convaincre de conclure les négociations de Doha sur la libéralisation du commerce mondial. Il a reconnu lui-même faire 450.000 km en moyenne par an, soit 10 fois le tour du monde. Concernant son bilan à la tête de l'organisation, Pascal Lamy a fait valoir que l'OMC s'était renforcée sous sa direction car elle participe à présent aux réunions du G20. Le commerce mondial a doublé depuis 8 ans, et l'organisation, véritable gendarme du commerce mondial, n'a cessé d'élargir le cercle de ses Etats membres. L'OMC comptait 159 Etats membres, soit 11 de plus qu'en 8 ans. Parmi les nouveaux arrivants figure la Russie, entrée en 2012. "Je vais prendre le temps de réfléchir, le 1er septembre, je serai chez moi en Normandie", a-t-il déclaré cette semaine à la radio suisse romande, qui l'interrogeait sur ses projets. Il a cependant précisé, dans une interview à La Tribune de Genève, qu'il n'avait "pas l'intention de prendre une retraite complète". Interrogé sur une éventuelle entrée dans le gouvernement français, il a répondu n'avoir "jamais refusé de servir (s)on pays, mais à 66 ans, (il a) passé l'âge de la chasse aux maroquins ministériels". A la suite d'un processus long et compliqué de sélection, c'est finalement un Brésilien, Roberto Azevedo, qui a décroché la palme. M. Azevedo est l'ambassadeur du Brésil auprès de l'OMC et à ce titre connaît très bien l'organisation. Il a déjà choisi sa future équipe, en nommant de nouveaux directeurs généraux adjoints qui prendront leurs fonctions le 1er octobre. Pour la première fois, un poste de directeur général adjoint sera occupé par un Chinois. Mais le nouveau directeur général de l'OMC n'a pas caché un "certain pessimisme" concernant la relance du cycle des négociations de Doha. "Les négociations n'avancent pas avec la rapidité que nous espérions. Nous sommes dans un moment délicat", avait-il déclaré. Son premier défi sera la 9ème conférence ministérielle de l'OMC, prévue à Bali (Indonésie) en décembre prochain. Le cycle de négociations sur la libéralisation du commerce, lancé à Doha (Qatar) en 2001, est en panne. Il n'a pas débouché sur des accords importants d'ouverture des marchés prévoyant la suppression de barrières douanières, des subventions et des taxes excessives pour aider au développement des pays les plus pauvres.