Peu à peu, la friperie, qui était réservée aux pauvres, est devenue prisée par toutes les franges de la société. Les consommateurs de vêtements d'occasion manifestent toujours un engouement pour ces habits qui sont à la portée de leur bourse, à cause de la cherté de la vie. Les petits grandissent rapidement, les goûts changent, et il est venu le temps de renouveler la garde-robe pour tout ce beau monde. Si vous cherchez des moyens d'économiser, l'une des façons sans trop vous limiter est d'acheter vos vêtements dans les friperies. Si aujourd'hui une classe bien limitée se contente des habits fabriqués par les pays asiatiques notamment la Chine, la majorité des parents ne trouvent leurs comptes que dans la friperie. Dans un tour que nous avons fait, jeudi dernier, au marché du centre-ville, il nous a été donné l'occasion de relever quand même certains prix. Un ensemble en jean pour un enfant dont l'âge varie entre 5 et 12 ans coûte entre 1000 et 1500 DA sans compter les chaussures et autres accessoires. En effet, c'est grâce aux fripiers que les petits enfants ne sortent pas nus dans nos villes et villages. «Il faut faire ses comptes. Que peut-on faire avec 12.000 DA où même 20.000 DA ? Nourrir et vêtir nos enfants ou payer les autres charges, telles l'électricité et l'eau ?», nous répond un père de famille tenant par la main ses deux enfants âgés respectivement de 4 et 8 ans. Il nous a expliqué que «au moins ici, je peux trouver certaines affaires pour les protéger du froid. J'ai encore un autre enfant inscrit au collège. Si je vais leur acheter les vêtements neufs, je n'arriverais pas à les nourrir. Depuis que la friperie est entrée chez nous, j'arrive à m'en sortir sur le plan financier. Avec seulement 5.000 DA, je peux habiller mes trois enfants de la tête aux pieds». Avec son minable salaire d'ouvrier, il ne peut tenir une semaine, surtout que tous les produits de large consommation ont flambé. Interrogée, une dame rencontrée à l'intérieur d'une friperie au marché hay Bensouna de la ville de Chlef, nous a confié qu'elle avait l'habitude d'habiller ses trois enfants en hiver auprès du marché de vêtements d'occasion. Pour elle, ces dernières proposent des habits de bonne qualité et à des petits prix, et que les vêtements pour enfant sont très chers. Lors de notre tournée, nous avons également aperçu des femmes qui s'arrêtent devant les étals où sont exposées en plus des vêtements, des couettes, des couvertures ainsi que des rideaux. Même les personnes composant ce qu'on appelle la classe moyenne fréquentent ces lieux. A son insu, Nous avons rencontré au niveau du marché une femme enseignante. Elle aussi, c'est au milieu de toutes ces bottes de vêtements d'occasion déposées à même le sol qu'elle trifouille pour dénicher des habits qui feront plaisir à ses enfants. Signalons qu'en dépit de son interdiction par un texte juridique, la friperie suscite toujours autant d'engouement.