Pour commémorer le 40e anniversaire de la disparition du maître de la chanson andalouse, Cheikh Abdelkrim Dali, la fondation éponyme a organisé mercredi en soirée un hommage à sa hauteur. La soirée a vu le passage des grands chanteurs, notamment Noureddine Saoudi, Nouri Koufi, tous deux anciens élèves de Abdelkrim Dali, la chanteuse Dalila Mekadder et de jeunes talents. Le rideau de l'opéra s'est levé en premier sur maître Noureddine Saoudi et son oûd (luth) qui a choisi d'offrir au public nombreux et connaisseur, de bons moments aux rythmes de la nouba ghrib, avant de dédier une chanson au défunt Abdelkrim Dali intitulée Abdelkrim houwa fali que le chanteur a écrite et composée lui-même dans le mode sika. Après les forts appalaudissements, le tour a été donné aux jeunes Said Dias Katbabi et Réda Berranen, respectivement premier et deuxième prix de la première édition du concours Abdelkrim-Dali en 2016, ainsi que la chanteuse Dalila Mekadder. Ces derniers n'ont pas raté l'occasion de montrer leurs capacités vocales et prouver qu'il y a bien une relève dans le domaine de la chanson andalouse. Nouri Koufi est de retour Le public très attentif a également bien suivi le passage des musiciens et chanteurs issus des orchestres en fusion de la Fondation Abdelkrim-Dali et l'association Cordoba d'Alger dirigés par Nadjib Kateb. Par la suite, ce fut l'entrée en scène de Nouri Koufi que le public algérois n'a pas vu depuis longtemps. Après cette longue absence, Koufi est entré en forme et avec une voix toujours aussi limpide a répondu à l'attente du public avec un coktail de chansons allant du madih aux chansons les plus rythmées en passant par les classiques du hawzi dont Aâdrouni et Sidi Boumediene une des qaçaids qu'il maîtrise très bien, et Brahim El Khalil, cette ancienne chanson que Abdelkrim Dali avait si bien interprétée pour la télévision. Pour rappel, Brahim El Khalil avait été enregistrée dans les années 1920 -1930 par l'inimitable Mahieddine Bachtarzi sur un disque 78 tours. Les organisateurs n'ont pas omis de projeter un documentaire retraçant l'itinéraire de Cheikh Abdelkrim Dali et celui de la fondation éponyme, présidée par sa fille Wahiba Dali. Le concert qui a duré plus de trois heures a été également marqué le passage des danseuses de la Compagnie Profil, dirigée par Fouzia Mâamri. Il tenait à conserver l'andalou La soirée a été clôturée par une belle chorégraphiemettant en avant le cérémonial traditionnel du mariage à Tlemcen avec l'entrée de la mariée portant la chedda (tenue traditionnelle). Né le 16 novembre 1914 à Tlemcen, Cheikh Abdelkrim Dali est considéré parmi les plus grands maîtres de la musique andalouse. Après un apprentissage auprès des plus grands maîtres de l'andalou de Tlemcen dont Cheikh Larbi Bensari, il se retrouve à la fin des années 1930 à Alger où il s'installera définitivement. En véritable maître, Abdelkrim Dali a consacré sa vie à la conservation de la chanson andalouse et à la formation. Avant son décès, il se déplaçait quotidiennement vers l'institut national de musique pour enregistrer les noubas. Le défunt a ainsi laissé pas moins de 78 heures d'enregistrements inédits. On souhaiterait bien qu'ils soient diffusés à grande échelle pour que les élèves que tout le monde puisse écouter ce grand maître et que les élèves des associations puissent en profiter.