Du nouveau pour les retraités de l'Armée, les appelés et rappelés du service national radiés des contrôles et autres victimes du terrorisme. Désormais, leur pension mensuelle ne peut être en aucun cas inférieure à 27.000 DA. Une instruction interministérielle apporte en effet un amendement et met fin à la précarité de certaines catégories qui dénoncent depuis des années le caractère dérisoire de la pension qui leur est attribuée. «Le paragraphe 1er du chapitre intitulé «Dispositions diverses» est complété et rédigé comme suit : La pension mensuelle ne peut être inférieure à une fois et demie (1,5) le salaire national minimum garanti. (Le reste sans changement)», peut-on lire dans ce texte datant du 19 février 2018 et publié dans le dernier numéro du Journal officiel. Il complète l'instruction interministérielle du 31 mai 1997 fixant les conditions et modalités d'attribution de la pension mensuelle prévue au titre de l'indemnisation des dommages corporels subis suite à un acte de terrorisme ou à un accident survenu dans le cadre de la lutte antiterroriste. Ainsi, une fois et demie du SNMG fixé actuellement à 18 000 Da donne un chiffre de 27 000 minimum à toutes les catégories concernées par cette pension. Plusieurs catégories de retraités de l'Armée nationale populaire (ANP) ont organisé à maintes reprises des actions de protestation, réclamant la révision à la hausse de cette pension. Certains se voient attribuer «la somme de 14. 000 DA», selon leurs témoignages. Avec cette instruction qui prend effet dès sa signature, adressée au ministère de la Défense nationale, au ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, au ministère des Finances et au ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, le gouvernement tend à régler une bonne fois pour toutes le dossier. Les manifestations des retraités de l'ANP et ayants droit mobilisent des milliers de personnes et sont systématiquement empêchées et stoppées aux entrées de la capitale. En janvier dernier, le MDN avait appelé les manifestants à «éviter les différentes voies d'expression anarchique et d'adopter le canal officiel représenté par l'Association des retraités de l'ANP en tant que structure unique habilitée à porter leurs revendications auprès des services compétents». Rappelant avoir donné, depuis 2013, des instructions à ses services spécialisés à travers les différentes Régions militaires, où il a été procédé à l'engagement des mesures et des procédures nécessaires en vue de l'étude de l'ensemble des dossiers émanant des différentes catégories de retraités, le Haut Commandement de l'ANP a parlé de «régularisation de la majorité des dossiers». Ceci avant de souligner que ses services et bureaux spécialisés «demeurent mobilisés pour la réception des différents dossiers émanant des retraités de l'ANP dans leurs différentes catégories, et ce, conformément aux règlements et lois en vigueur, en vue d'une meilleure prise en charge sociale et médicale». L'instruction interministérielle du 31 mai 1997 a, pour rappel, déjà été modifiée en 2008 pour préciser que la pension mensuelle de toutes les catégories concernées «est prise en charge par la caisse des retraites militaires pour le compte du fonds d'indemnisation des victimes du terrorisme qui procède au remboursement des sommes engagées à ce titre, sur la base d'un état trimestriel fourni par la caisse des retraites militaires». Aïssa Moussi