L'ancien président égyptien, Mohamed Morsi, destitué et arrêté par l'armée le 3 juillet, sera jugé avec 14 autres responsables et membres des Frères musulmans pour «incitation au meurtre», a annoncé le Parquet dans un communiqué, sans donner de date pour ce procès. Le président déchu devra répondre de la mort d'au moins sept manifestants le 5 décembre 2012 lors de grands rassemblements. Des heurts avaient éclaté entre partisans et opposants de M. Morsi, aujourd'hui accusé d'«incitation au meurtre et à la violence». Parmi les 14 co-accusés de M. Morsi figurent Essam al-Ariane, numéro 2 du parti de la Liberté et de la justice (PLJ), bras politique des Frères musulmans, et Mohamed Beltagi, ancien parlementaire et l'un des derniers leaders de la confrérie de M. Morsi arrêtés par les autorités jeudi. M. Morsi était déjà en détention pour une affaire concernant son évasion de prison à la faveur de la révolte populaire qui avait renversé son prédécesseur Hosni Moubarak début 2011. Dans cette première affaire, les charges portent en particulier sur l'aide que lui aurait apportée le Hamas pour s'évader d'une prison où le régime Moubarak l'avait incarcéré début 2011 peu avant d'être chassé du pouvoir. Les plus hauts dirigeants des Frères musulmans, dont leur Guide suprême Mohamed Badie, doivent également répondre de la mort de plusieurs manifestants anti-Morsi, cette fois lors des rassemblements monstres du 30 juin. Leur procès, brièvement ouvert le 25 août, doit reprendre le 29 octobre. La justice égyptienne a recommandé également hier la dissolution des Frères musulmans en tant qu'organisation non gouvernementale (ONG), a-t-on appris de sources judiciaires. Un tribunal devait se prononcer dans la journée d'hier sur ce dossier, ouvert à la demande d'adversaires de la confrérie qui a déposé les statuts de l'ONG en mars dernier. L'organisation islamiste, fondée en 1928 et officiellement interdite depuis 1954, s'est constituée en ONG pour répondre à ceux qui l'accusent de n'avoir aucun statut légal.