Le président Poutine, candidat à l'élection présidentielle du 18 mars, sera confronté à de nombreux défis en cas de réélection. Au vu des sondages, Vladimir Poutine devrait très probablement être réélu président de la Fédération de Russie le 18 mars prochain, lors du premier tour de l'élection présidentielle. Sa très forte popularité, ainsi que l'avance très confortable dont il jouit sur ses sept concurrents dans les sondages semblent en effet lui promettre la victoire. Mais s'il gagne l'élection sans trop de difficultés, c'est surtout son quatrième mandat que Vladimir Poutine devra réussir. Entre 2012 et 2018, le président russe a en effet pris un certain nombre de décisions ayant eu d'importantes conséquences pour son pays. La guerre contre Daech en Syrie a marqué le grand retour de la Russie sur la scène internationale, et les sanctions européennes et américaines font émerger de nouveaux défis. En septembre 2015, répondant à l'appel du président Bachar el-Assad, Vladimir Poutine avait décidé d'une action militaire en Syrie, la première en dehors des frontières de l'ancienne Union soviétique depuis la guerre d'Afghanistan. A l'automne 2017, Moscou annonçait le début du retrait de ses troupes, alors que Daech se voyait militairement défait en Syrie. La Russie s'est imposée comme un acteur incontournable au Golfe, alors même que les Etats-Unis opéraient une sensible mise en retrait. L'échec des pourparlers de paix encadrés par l'ONU a en outre encouragé Moscou, aux côtés de Téhéran et d'Ankara, à proposer un nouveau cadre de discussion lors du sommet d'Astana en 2017. Poutine a pu faire de la Russie un acteur clef de la guerre mais également de la paix. Reste qu'elle est encore très loin d'être gagnée. L'un des principaux objectifs du président russe, s'il est réélu, consistera donc bel et bien à prouver que la Russie est capable de mener à bien une intervention efficace et d'éviter que la Syrie ne devienne l'équivalent de la guerre en Irak des Etats-Unis. Le soutien indéfectible qu'il apporte à son homologue syrien Bachar el Assad, ainsi que la neutralisation des combattants islamistes ont été l'alpha et l'omega de la position de Vladimir Poutine ces dernières années. Seule une stabilité politique durable en Syrie apportera la preuve du bien fondé de sa stratégie. La Russie qui réussit en économie souffre cependant de la pauvreté. En novembre dernier, le Premier ministre russe Dmitri Medvedev la qualifiait de problème le plus criant et l'attribuait à un développement insuffisant de l'économie, écrit Russia Today. Près de 20 millions de Russes vivent sous le seuil de pauvreté, même si le marasme économique des années 1990 est désormais révolu. Vladimir Poutine a d'ailleurs fait de la lutte contre la pauvreté l'une de ses priorités, écrit le média russe. Les sanctions américaines contre la Russie commencent d'ailleurs à agacer les pays de l'Europe, qui constatent leur nocivité pour l'économie du continent. Lourdes de conséquence pour Bruxelles et pour Moscou, ces mesures décidées unilatéralement outre-Atlantique ont paradoxalement ouvert la voie à une possibilité de dialogue, note le média. Le président Poutine est critiqué par une partie de la presse occidentale dont les accointances avec le pouvoir politique sont prouvées. Nombre de pays accusés de soutenir les terroristes contre Damas n'apprécient pas le rôle joué par le président Poutine contre Daech. La Russie, la Turquie et l'Iran ont également lancé le dialogue engageant l'opposition et Damas. Chose qui ne plaît pas aux partisans de la continuité de la guerre. C'est une Russie forte et qui prend l'initiative qui se dresse aujourd' hui contre l'unipolarisme de Washington. Les américains ont, pendant longtemps, géré la région du Golfe au gré de leurs intérêts. Le président Poutine a dit, il y a quelques mois, que le temps de l'unipolarisme est révolu. C'est la raison pour laquelle certains nostalgiques de l'ingérence militaire, comme celle menée en Irak, tentent d'empêcher la réelection de Poutine.