L'industrie militaire, lancée en 2012, a dressé son premier bilan. Il en ressort des progrès édifiants et un rôle déterminant dans l'économie nationale. Le directeur des industries militaires auprès du ministère de la Défense, le Général-major Rachid Chouaki, a affirmé mardi, à l'occasion d'une journée parlementaire organisée par l'Assemblée populaire nationale (APN) que «les industries militaires font partie intégrante du tissu industriel national». Tout en rappelant que l'intégration du secteur de l'industrie militaire dans le tissu industriel national a débuté en 2012 à travers des partenariats entre les entreprises militaires économiques et des entreprises nationales, il a souligné que le développement du partenariat avec le secteur industriel national a permis la relance de plusieurs sociétés nationales qui étaient au bord de la faillite et de la fermeture, comme la Société algérienne pour l'industrie de la Chaussure à Sidi Bel-Abbés et la Société algérienne de Textile et autres. Le lieutenant-colonel Haddouche a mis en exergue, pour sa part, dans son intervention intitulée «le volet économique des industries militaires», le rôle économique des industries militaires et le volume de l'investissement direct étranger qui s'est élevé, dans ce secteur, à près de 1 milliard de dollars. Les industries de défense jouent, aujourd'hui, un rôle important en termes de satisfaction des besoins du marché national (camions, véhicules et bus). Le secteur aspire à atteindre en 2019 un chiffre d'affaires de 100 milliards de dinars, outre la création de 30.000 postes d'emploi et l'augmentation du nombre de sociétés industrielles à travers le territoire national à 10 sociétés, 12 sociétés par actions (SPA) et 40 usines. Parmi les sociétés industrielles créées dans différents domaines avec un partenaire étranger et des entreprises nationales, selon la règle des 51/49, on peut citer la Société de fabrication des véhicules de marque Mercedes Benz, créée en juillet 2012 et dont l'objectif est d'atteindre les 2.000 véhicules de Mercedes Classe G avec un taux d'intégration de 30%, 5 ans après le lancement de la production. Il y' a également la Société algérienne pour la production de poids lourds Mercedes Benz, lancée en février 2012 et qui a pour objectif de réaliser 15.000 camions annuellement et 15.000 bus avec un taux d'intégration minimum de 30% pour les 5 premières années, la Société algérienne de fabrication de véhicules particuliers dont l'objectif est de produire 120 unités/an, ainsi que la Société algérienne de fabrication de véhicules blindés (NIMR) et la Société algérienne de fabrication de moteurs (SAFMMA) qui visent à produire quelques 25 milles unités de moteurs avec un taux d'intégration minimum de 50% durant les cinq premières années du lancement de production. L'Armée dispose aussi d'une Société de fabrication des systèmes électroniques (SCAFSE) et la société Caracal de fabrication de pistolets et d'armes légères en partenariat avec l'entreprise émiratie Caracal. «Etat fort et sûr» Les participants à la Journée parlementaire ont mis en avant unanimement le rôle central de ces industries dans le développement et la consolidation de l'économie nationale, particulièrement en cette conjoncture, marquée par le recul des recettes des hydrocarbures. Le président de l'APN, M. Bouhadja a salué «la politique clairvoyante adoptée visant à asseoir une industrie militaire nationale solide et développée, une orientation qui consolide le développement économique et permet à l'Algérie d'être un Etat souverain dans ses décisions et soutenu par la confiance de son armée et de son peuple». Il a, à ce titre, indiqué que «la mise en place de l'industrie militaire et civile en Algérie découle de la concrétisation des valeurs de Novembre et de la consécration du slogan d'un Etat fort et sûr, porté par le président de la République, en vue de consolider le processus de paix et de stabilité, répondre aux besoins en matière de défense et contribuer à l'appui du tissu industriel, avec tout ce que cela induit en termes de réduction de la facture d'importations d'armes et d'équipements militaires» Ces industries militaires locales sont à même «d'épargner à l'Etat des réserves de changes à destiner aux besoins essentiels», a estimé le président de l'APN pour qui, ceci «traduit la stratégie de développement durable et conforte le processus des réformes globales que l'Etat veille à mettre en œuvre».