Cent quatre- vingt-dix (190) milliards de centimes d'impayés. Tel est le montant des créances que détient l'Agence de distribution de l'eau (ADE) de Tizi-Ouzou auprès de ses clients recensés qui sont au nombre de 283 000, en plus de ceux qui exploitent cette ressource vitale (eau) d'une manière illégale qui sont en moyenne au nombre de 50 000. «Nous faisons face à une situation très difficile en matière de créances qui sont passées de 160 à 190 milliards de centimes. Je dirai que le recours à la force humaine en multipliant le personnel de l'ADE pour inciter les citoyens à payer leurs factures d'eau est nécessaire pour y remédier», a affirmé Amar Berzoug, le directeur de l'Agence de distribution d'eau (ADE), sur les ondes de la radio locale, à l'occasion de la célébration de la Journée internationale de l'eau qui coïncide le 22 mars de chaque année. Le même responsable a affirmé que le taux de raccordement en eau au niveau local est de 99%, alors que le réseau d'assainissement à travers la wilaya de Tizi-Ouzou est de 4 200 km. Ainsi, il a tiré la sonnette d'alarme quant aux fuites d'eau qui sont estimées à 60%. Sur les 300 000 mètres cubes produits quotidiennement, il y a 150 000 m3 qui partent par jour, c'est aberrant, a-t-il dénoncé. «Certes que nous avons des fuites causées par le vieillissement du réseau de distribution, mais je dirai que le citoyen est impliqué directement dans l'évolution de ce taux de fuite par son comportement du gaspillage de cette ressource vitale». A cet effet, il a appelé la population à aller vers un usage modéré de cette eau pour sa préservation et mettre fin aux éventuelles psychoses de la sécheresse. Berzoug a souligné que le prix de vente d'un mètre cube varie entre 50 à 55 Da, alors qu'il est proposé à 20 Da par l'ADE. C'est pour cela, rajoute-t-il, qu'ils n'arrivent pas à faire face aux factures d'électricité qui leur parviennent des services de la sonelgaz et qui frôlent les 55 millions de DA par an. De son côté, Mokrane Djoudar, chef de service au niveau de la direction de l'hydraulique a rassuré la population des communes qui font face à la pénurie en eau potable, notamment durant la saison estivale de passer cet été en toute tranquillité. 200 réservoirs d'eau inscrits Il a cité la mise en place du grand projet d'alimentation en eau potable de la commune de Bouzeguène à partir du barrage de Tichihaf (dans la wilaya de Béjaïa). Ainsi, un projet pour le renforcement des communes de M'Kira, Tizi-Ghennif, Maâtkas à partir de Oued Bouguedoura dont les cahiers des charges de ce projet sont au niveau de la wilaya, est en phase d'être lancé. Le même responsable a tenu à rassurer la population locale que chaque année, les bassins de rétention et de décantation ou ce qu'on appelle communément «l'auto-curage» font objet d'entretien et de curage pour éviter la pollution des nappes et des cours d'eau. Il a affirmé qu'en plus du barrage de Taksebt, Souk N'Tella qui est à 40% et de Sidi Khelifa dont elle a bénéficié la wilaya, des projets de réalisation de forages sont en cours afin de favoriser le captage de sources. Ainsi, deux opérations sont inscrites visant la réalisation de 200 réservoirs au niveau local et la rénovation de réseaux d'adduction pour la réhabilitation du réseau de distribution. Djoudar a indiqué, par ailleurs, que dans le cadre du Fonds national de l'eau accordé par le ministère de la Tutelle, un programme de renforcement du sous-tirage de la ressource hydrique est en cours en faveur de certains villages qui font face au vieillissement de son réseau de distribution à savoir : Tassadourt à Betrouna et de Aït Ouanèche dans la commune de Beni-Z'menzer. Pour sa part, Rachid Becha, le directeur de l'Office national de l'assainissement (ONA), est revenu sur les capacités de traitement au niveau des stations d'épuration de l'ONA. A ce sujet, il a indiqué sur les 8 stations implantées au niveau local, 41 000 m3 purifiées, ce qui présente le traitement de plus de 10 millions de m3 destinées pour l'agriculture. Par ailleurs, il a tenu à souligner que leurs services sont présents quotidiennement au niveau de différents villages pour le curage curatif à caractère préventif des réseaux d'assainissement. Pour ce qui est des villages éloignées, il a précisé que leurs équipes interviennent à temps réel lorsqu'ils sont sollicités par les citoyens. Pour rappel, la wilaya dispose de 180 stations de pompage.