Rafael Nadal a renforcé son statut de meilleur joueur de la saison en remportant lundi son deuxième titre à l'US Open et son treizième trophée en tournoi du Grand Chelem au détriment du N.1 mondial Novak Djokovic. L'actuel N.2 mondial, victorieux 6-2, 3-6, 6-4, 6-1 en gagnant douze des quinze derniers jeux du match, s'est adjugé son dixième trophée de la saison, son deuxième en Grand Chelem après Roland-Garros, et le soixantième de sa carrière. A seulement 27 ans, seuls le Suisse Roger Federer (17) et l'Américain Pete Sampras (14) comptent plus de titres du Grand Chelem que lui. L'Espagnol s'est effondré en pleurs sur le court en ciment de Flushing Meadows, foudroyé par l'émotion. Il y a un an, il était cloué chez lui à Manacor par une grave blessure à un genou qui lui a coûté sept mois d'absence et il ne savait pas quelle direction sa carrière allait prendre. Douze mois plus tard, sous les yeux de la Reine Sofia d'Espagne, il a d'ores et déjà réalisé la meilleure saison de sa carrière, affichant un bilan de 60 victoires et 3 défaites et atteint la finale de douze tournois sur treize (pour dix titres). Il a désormais de grandes chances de finir l'année comme N.1 mondial. Son seul faux-pas est intervenue à Wimbledon avec une élimination surprise dès le 1er tour. Deux semaines après son huitième succès à Roland-Garros, ses genoux ne le portaient plus et le Belge Steve Darcis en avait bien profité. "Pour nombre de raisons, cette saison est probablement la plus forte de ma carrière au niveau des émotions. Ce trophée signifie énormément pour moi, c'est un moment spécial", a expliqué +Rafa+, qui n'a pas perdu un match en 2013 sur ciment (22 victoires), la surface la plus traumatisante pour ses genoux. Djokovic: "C'est décevant" Nadal s'est bien installé dans la rencontre en prenant le premier set mais Djokovic a répondu en enlevant le deuxième en remportant notamment un échange de 54 coups qui restera dans les annales. Le Serbe a ensuite pu faire le break d'entrée dans la troisième manche, sur un jeu blanc. En contrôle, il s'est même procuré une balle de 0-3 sur service adverse qui lui aurait permis de mener d'un double break. Mais Nadal a alors réussi à faire complètement basculer le match. En gagnant neuf jeux sur onze (BIEN onze), il est en effet passé de un set partout et un break de retard dans le troisième set (0-2) à deux sets à un et un break d'avance dans le quatrième set (3-0). Au coeur de cet incroyable renversement de tendance, le Majorquin a pu sauver trois balles de break à 4-4, 0-40. Pour Nadal, "ça a été le moment clé" de sa victoire. "C'est décevant de perdre ce troisième set alors que je dictais le jeu et que je dominais le match depuis le milieu du deuxième set, a réagi Djokovic, qui jouait sa quatrième finale consécutive à Flushing Meadows (battu par Nadal en 2010 et 2013, vainqueur de Nadal en 2011, battu par Andy Murray en 2012). "C'est de ma faute, j'ai fait des fautes directes dans les moments cruciaux et Rafa s'est mis à bien joué. Tout d'un coup, il mène deux sets à un. Je n'ai pas pu m'en remettre. J'étais censé concrétiser mes occasions, je ne l'ai pas fait. Rafa mérite assurément ce trophée", a estimé le Belgradois. Le Serbe et l'Espagnol se rencontraient pour la 37e fois, un record dans l'ère Open. Nadal mène désormais 22 à 15 face à Djokovic (dont 8 à 3 en tournoi du Grand Chelem). Il a égalisé à 3 à 3 en finale de Grand Chelem. A eux deux, Nadal et Djokovic ont remporté 12 des 15 derniers tournois du Grand Chelem (depuis Roland-Garros en 2010), dont 7 pour Nadal. Ils sont tous deux sélectionnés pour jouer en Coupe Davis ce week-end. La Serbie de Djokovic accueille le Canada en demi-finale du groupe mondial alors que l'Espagne reçoit l'Ukraine dans un match de barrage.