Au programme de cet important événement, on notera une communication sur le projet de formation à la technique du compostage, une deuxième sur la technique du compostage en tas… Le centre psychopédagogique de Bouzeguène, sis à l'école primaire du village d'Aït Sidi Amar, abritera aujourd'hui, jeudi 03 mai, un événement qui sort du commune à l'initiative de «l'Association des Handicapés et Leurs Amis de Bouzeguène» (AHLA) et deux étudiantes de l'université Mouloud Mammeri, en l'occurrence Chelah Samia et Dehissi Samira que préparent un mémoire de fin d'études en Master 2 sur la protection des écosystèmes. Au programme de cet important événement, on notera une communication sur le projet de formation à la technique du compostage, une deuxième sur la technique du compostage en tas et une formation gratuite (théorique et pratique) sur les techniques du compostage. Cette journée mettra en exergue le travail fait depuis de semaines avec des personnes en situation de handicap. Pourquoi cette catégorie ? Selon Melle Dehissi Samira «la quasi-totalité des personnes en situation de handicap est loin des préoccupations environnementales et des enjeux du développement durable car leur milieu est restreint du fait même de leur handicap. Mais la plupart des personnes en situation de handicap ont les mêmes besoins que le public commun, notamment en matière de compréhension de leur environnement, de découverte de la nature, de l'origine de leur alimentation, etc» et d'ajouter : «Elles ont les mêmes droits à l'éducation à l'environnement dans une perspective de développement durable et ont aussi les mêmes devoirs et la même responsabilité éco-citoyenne. C'est pourquoi les lieux et les prestations d'éducation à l'environnement doivent leur être accessibles quel que soit leur handicap : moteur, mental, auditif et visuel».Il est à préciser que dans le cadre de leur mémoire de fin d'études (volet communication), elles ont choisi pour mission d'assurer la formation au compostage d'un groupe de 11 personnes en situation de handicap scolarisées au centre psychopédagogique (CPP) de «l'Association des Handicapés et Leurs Amis de Bouzeguéne» (AHLA), qui sont atteints selon les cas ; de trouble du spectre de l'autisme (TSA), du syndrome de Down (trisomie 21) ou d'insuffisance mentale allant de moyenne à sévère.Cette formation de plusieurs semaines a permis aux participants d'apprendre la pratique du compostage. Parmi ses principaux objectifs, on citera le fait de «leur apprendre la technique du compostage qui est un processus biologique aérobie de conversion et de valorisation des matières organiques en un produit stabilisé, hygiénique, semblable à un terreau, riche en composés humiques : ‘le compost', afin de développer chez eux l'esprit d'équipe ainsi que leur autonomie ; de leur permettre une insertion sociale et leur permettre également une insertion professionnelle», précisera notre interlocutrice. «Cette journée portes-ouvertes placée sous le thème de : ‘Le handicap et l'environnement' était à la base une idée que nous avons eu lors de l'une de nos réunions avec les administrateurs de l'association AHLA et du CPP de Bouzeguéne en présence du président de l'association (monsieur Hamoum.S) et de notre encadreur universitaire (monsieur Hamoum.A). Une idée qui a aussitôt été validée par toute l'équipe et qui se concrétise grâce à l'association AHLA qui a mis à notre disposition tous les moyens logistiques et financiers nécessaires à ce projet», ajoute encore notre interlocutrice. S'agissant des autres objectifs assignés à cette manifestation, elle précisera qu'il s'agit avant tout de «déconstruire les stéréotypes tels que la mobilité réduite, un très faible niveau intellectuel, des difficultés d'autonomie... etc pour que les décideurs du recrutement voient que les personnes en situation de handicap ne sont pas telles qu'ils les avaient imaginées, et aussi d'atteindre les recruteurs potentiellement intéressés tels que les comités de villages qui ont des centres de tri et de compostage ou qui prévoient d'en aménager un ou plusieurs dans leurs villages». Plus loin encore, il s'agira plus largement, de «promouvoir une plus grande visibilité des problèmes liés au handicap, notamment en ce qui concerne l'accès des personnes en situation de handicap aux mêmes prestations et services que tout autre citoyen, en tenant compte de leurs besoins et de leurs demandes». Pour sa part, sa camarade Samia estime qu'en tant qu'individus à part entière, ces personnes en situation de handicap «doivent pouvoir bénéficier autant que possible d'autonomie dans leur vie quotidienne, leur travail et leurs loisirs ainsi que d'assurer un accompagnement à la promotion du compostage dans la région. Car, c'est une technique peu, voire pas du tout coûteuse, réalisable à toute échelle, facile à faire et qui permet de réduire la quantité de déchets à mettre en décharge de plus de moitié, surtout pour une région où un seul habitant génère en moyenne 182,5 kg de déchets ménagés par an, soit 0,5 kg/hab/jour (le ratio) dont 60 à 70% sont des déchets organiques, biodégradable, ou compostables». Signalons aussi que le CPP de Bouzguéne propose à de jeunes personnes en situation de handicap une éducation qui allie enseignement scolaire adapté et formation professionnelle. L'équipe pluridisciplinaire de cet établissement propose également les soutiens adaptés à leurs besoins : transport, sécurité, hygiène ..., autant d'éléments nécessaires à l'acquisition de leur autonomie. Il propose également des ateliers techniques qui leur permettent de se former à des gestes professionnels ; on trouve parmi eux l'atelier «compostage» que nous leur avons assuré. S'agissant des résultats de ces formations, Samira affirmera que «les résultats de leur évaluation montrent que 07/11 des jeunes qui ont suivi la formation jusque-là, maîtrisent bien les gestes du compostage».