L'armée égyptienne a bombardé des positions de groupes terroristes dans le Nord-Sinaï, une région particulièrement sous tension depuis la destitution du président Morsi. Le Nord-Sinaï est toujours sous tension en Egypte. Les hélicoptères de l'armée égyptienne y bombardaient hier des positions de groupes armés, deux jours après des attentats meurtriers contre des soldats dans cette région instable, selon des sources des services de sécurité. La péninsule du Sinaï, frontalière d'Israël et de la bande de Ghaza, est devenue la base arrière de groupes radicaux et les attaques contre les forces de l'ordre s'y sont multipliées depuis la destitution et l'arrestation du président islamiste Mohamed Morsi par l'armée le 3 juillet puis la répression extrêmement sanglante des manifestations réclamant son retour. Le groupe accuse les militaires de cibler «des musulmans non armés» lors de l'offensive d'envergure lancée il y a plus d'une semaine par l'aviation dans le Sinaï. Plusieurs mouvements djihadistes ont affirmé que des civils avaient péri dans les raids de l'armée qui annonce régulièrement avoir tué des dizaines de «terroristes» dans ses attaques. Les opérations militaires ont redoublé d'intensité notamment après une attaque le 19 août dans le Sinaï dans laquelle 25 policiers ont péri, le bilan le plus lourd dans les rangs des forces de l'ordre depuis des années. Par ailleurs, le Parlement européen a appelé jeudi les Egyptiens à mettre un terme «immédiat» à tous les actes de violence et de terrorisme, ainsi qu'aux incitations à la violence et à la haine dans leur pays. «Le Parlement européen condamne tous les actes de terrorisme, ainsi que les incitations à la violence et à la haine, demande instamment à tous les acteurs politiques et à toutes les forces de sécurité de faire preuve de la plus grande retenue et de ne se livrer à aucune provocation, de manière à prévenir de nouveaux actes de violence dans l'intérêt supérieur du pays», a précisé le texte d'une résolution adoptée en séance plénière à Strasbourg. Par le texte, les députés européens ont exprimé leur inquiétude par rapport à la situation qui prévaut dans ce pays. En ce sens, ils ont appelé au retour rapide de la démocratie en Egypte, demandant le transfert du pouvoir à des autorités civiles démocratiquement élues dès que possible. Les parlementaires ont, par ailleurs, exhorté les autorités intérimaires égyptiennes à mettre fin à l'état d'urgence et à libérer tous les prisonniers politiques, y compris l'ex-président déchu, Mohamed Morsi, afin de créer les conditions nécessaires à un processus politique inclusif. En effet, sur le terrain, les nouvelles autorités égyptiennes ont prolongé de deux mois l'état d'urgence qui devait prendre fin jeudi, selon l'agence de presse officielle Mena.