Pas moins de 100 demandes de projets émanant d'Algériens établis à l'étranger ont été reçues par les deux dispositifs d'emploi Cnac et Ansej depuis janvier 2018. La directrice générale de l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (Ansej), Samira Djaide, a révélé, hier, que depuis le début de cette année, l'Agence de soutien a reçu 60 demandes de projets d'Algériens établis à l'étranger qui veulent créer leur micro-entreprise et s'installer au pays. «Ces projets portent sur les secteurs clés qui visent à promouvoir l'économie nationale, notamment l'agriculture, les services, l'environnement et les TIC. Notre agence vise à aider les jeunes porteurs de projets et innovateurs à créer leur propre entreprise», a précisé Djaide, lors d'une conférence co-animée avec Mohamed Hamoudi, directeur général de la Caisse nationale d'assurance chômage (Cnac), au Forum du journal El Moudjahid. Selon elle, ces demandes qui ciblent toutes les wilayas du pays sont en cours d'étude. A ce propos, elle a assuré que pour la prise de rendez-vous, le porteur de projet doit se présenter en Algérie pour expliquer son projet devant une commission d'évaluation. Cette commission est composée entre autres des cinq banques agréées, d'un représentant de l'Anem, d'un représentant du wali et d'experts. Généralement, a-t-elle poursuivi, les rendez-vous sont programmés 15 jours après le dépôt du dossier, mais pour les Algériens établis à l'étranger, cela dépendra de la date de leur rentrée au pays. Dans le même sillage, la directrice de l'Agence a mis en avant l'importance que jouent ces entreprises dans le développement local. Car, a-t-elle enchaîné, ces entreprises généreront des postes d'emploi directs et indirects permanents. A cet effet, l'oratrice a indiqué que depuis sa création en 1997, l'Ansej a contribué à la création de plus de 300.000 micro entreprises, dans différents secteurs d'activités, générant, de la sorte, plus de 1 million de postes directs et indirects. Samira Djaide a, ensuite, fait savoir que 64% des jeunes sont diplômés de la formation professionnelle, alors que 28% sont des universitaires. En outre, Mme Djaider a souligné les efforts entrepris par le gouvernement pour améliorer le dispositif et le rendre plus attractif, notamment par l'extension des activités et le relèvement du seuil de l'investissement de 4 à 10 millions DA. En ce qui concerne le taux de modalité, la directrice de la boite a indiqué qu'il est de 10%, soit un échec de près de 21.200 micros-entreprises. «Les banques qui ont été chargées de ces dossiers ont été toutes indemnisées par le Fonds de caution mutuelle de garantie risques et le crédit jeunes promoteurs», a-t-elle expliqué. S'agissant des cotisations au niveau de la Casnos, l'invité du forum a appelé les entreprises à régulariser leur situation car, selon elle, ces cotisations assureront une couverture sociale. «Ces jeunes doivent comprendre que ces cotisations leur assureront une meilleure couverture sociale. Ils doivent aussi cotiser pour leurs employés auprès de la Cnas pour garantir leur avenir», a affirmé la Dg. «Les procédures se poursuivront » L'invitée du forum a, par ailleurs, écarté la possibilité de l'effacement des dettes pour les entreprises créées dans le cadre du dispositif de l'Ansej. Selon elle, l'Agence ne peut pas envisager de prendre une telle décision. Cependant, a-t-elle expliqué, en ce qui concerne les micro-entreprises qui n'ont pas réussi, il existe le Fonds de garantie des crédits (Fgar). Ce fonds est chargé de rembourser 70% du prêt bancaire pour la banque. Ainsi, le jeune sera chargé de rendre le matériel acquis, car il n'est pas la propriété du jeune avant le remboursement de la totalité de son crédit. Dans le cas de l'échec du projet, tout son matériel sera saisi par la banque et vendu aux enchères, et l'argent issu de cette opération sera versé au Fgar. De son côté, le directeur général de la Caisse Nationale d'Assurance Chômage (Cnac) a révélé que la Caisse a reçu, depuis janvier 2018, 49 demandes de projets de jeunes établis à l'étranger. «Les demandes de projets ont été émis par des algériens venus de 17 pays étrangers, notamment la France et l'Angleterre», a précisé l'intervenant, avant d'ajouter : «Les procédures se poursuivront jusqu'à la fin de cette année». Rappelant que la Cnac a été créée en 1994, l'invité du forum a expliqué que la Caisse est chargée de l'assurance des travailleurs ayant perdu leurs emplois et âgés entre 35 à 50 ans, en leur assurant une allocation qui n'est pas inférieure au Smig, et calculée selon le salaire mensuel qu'il touchait. Dans ce sens, il a précisé que la Cnac a trois principaux objectifs, notamment l'assurance-chômage, créer de l'emploi pour les chômeurs et la promotion de l'emploi au sein des entreprises à travers l'octroi des avantages parafiscaux pour les entreprises qui emploient les demandeurs d'emploi. A ce propos, il a fait savoir que 50 allocations ont été octroyées en 2017. En outre, le DG de la Cnac a fait savoir que 142.000 PME ont été créées dans le cadre de ce dispositif. Il a ensuite indiqué que 450 demandes de rééchelonnement ont été déposées au niveau de la Cnac. A cet égard, il a rappelé que la convention signée le 6 mars 2017 avec les banques pour le rééchelonnement prendra effet le 30 juin 2018.