Des entreprises créées dans le cadre de l'Ansej, Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes, semblent avoir du plomb dans l'aile. La directrice de l'Agence, Mme Samira Djaïder, a, lors de son passage à la radio Chaîne 1, levé un coin du voile sur les difficultés que connaissent certaines jeunes entreprises. Elle a ainsi estimé à 10%, le taux de mortalité des entreprises, ajoutant que depuis la mise en place du dispositif jusqu'à fin 2017, quelque 370 000 projets ont été financés par l'agence. Récemment, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, a indiqué que 29 605 projets de microentreprises seront financés en 2018 par le biais de l'Ansej et de la Cnac. Par ailleurs, 36% des projets financés durant les neuf premiers mois de 2017 concernent le secteur de l'agriculture, plus de 13% ont trait à l'industrie et 10% le secteur du bâtiment, des travaux publics et de l'hydraulique. Dans le dispositif de l'Ansej comme dans celui de la Cnac, il y a des entreprises qui disparaissent, mais il y a celles qui croulent sous les dettes. Et, l'accroissement des dettes pose un sérieux problème dans un contexte de crise économique. Les pouvoirs publics se sont employés, ces dernières années, à résoudre cette question, mais sans grand succès. Ce dont on peut être sûr, cependant, pour le moment du moins, c'est que les dettes des jeunes entreprises ne seront pas effacées. Seul, le calendrier de rééchelonnement a été récemment réaménagé. Ainsi, les entreprises en difficultés auront-elles jusqu'à juin 2018 pour apurer leurs dettes. 27 milliards de dinars de dettes ont été déjà effacés récemment par les banques au profit d'entreprises de l'Ansej, tandis que d'autres entreprises ont bénéficié d'un rééchelonnement de leurs dettes. Le rééchelonnement du remboursement des crédits contractés par les microentreprises en difficulté financière se fera sous trois conditions. Que les équipements financés par la banque ne soient pas vendus par l'entreprise, que le dossier ne soit pas transféré vers le Fonds de garantie des PME, et que le jeune entrepreneur engage réellement des efforts pour conforter son entreprise. Des contacts ont été engagés avec les jeunes entrepreneurs en difficulté et les banques. Des études au cas par cas sont en cours afin de régler tous les contentieux liés à la dette des jeunes entreprises. Indépendamment des problèmes relatifs à la dette, certains diront que les deux dispositifs auront permis de créer un tissu d'entreprises et de l'emploi. Il est question aujourd'hui d'atteindre les 300 000 petites entreprises dans les domaines générateurs de valeur ajoutée à l'économie nationale. En tout, plus de 1,2 million d'entreprises ont été créées dans le cadre du renforcement de l'aide aux jeunes promoteurs, dont près de 786 000 dans le cadre de l'Agence nationale de gestion du micro crédit (Angem) et 139 000 au titre de la Caisse d'assurance chômage (Cnac). Youcef Salami