L'Agence internationale de l'énergie a annoncé hier qu'un déficit d'approvisionnement potentiel de l'Iran et du Venezuela pourrait constituer un défi majeur pour les producteurs de pétrole s'ils veulent repousser les hausses de prix et réitérer leur volonté d'agir. L'AIE a également indiqué que les stocks pétroliers de l'OCDE étaient tombés en dessous du niveau moyen quinquennal pour la première fois en mars, de 1 million de barils, ce qui constitue une référence pour le succès des baisses de production de l'OPEP/non-OPEP. Dans son rapport mensuel sur le marché pétrolier, l'AIE a abaissé son estimation de la croissance de la demande mondiale de pétrole cette année à 1,4 million barils/jour, contre 1,5 million barils/jour en raison de la hausse des prix du pétrole. Le rapport de l'Agence a estimé que la demande pour le pétrole brut de l'OPEP serait de 580 000 barils/jour, au-dessus de la production réelle du cartel en avril pour le reste de cette année. L'Iran étant confronté à des obstacles à l'exportation suite à la décision des Etats-Unis de se retirer de l'accord sur le nucléaire, arraché de haute lutte à vienne le 14 juillet 2015 et la production du Venezuela pourrait baisser de plusieurs centaines de milliers de barils par jour cette année. «Les producteurs ont tendance à repousser la forte hausse des prix et à combler l'écart, non seulement en termes de nombre de barils mais aussi en termes de qualité du pétrole», indique le rapport. Par ailleurs, l'AIE estime que la demande pour le pétrole brut de l'OPEP sera en moyenne de 32,25 millions de barils/jour pour le reste de l'année 2018, contre une production de 32,12 millions de barils/jour en avril, a indiqué ce mercredi l'agence Reuters. La crise économique a conduit la production vénézuélienne à son niveau le plus bas depuis des années. L'AIE, qui conseille les gouvernements occidentaux en matière de politique énergétique, prévoit une augmentation de 1,87 million de barils/jour de l'offre non-OPEP en 2018, contre une prévision antérieure de 1,8 million de barils/jour. L'Iran, qui produit environ 3,8 millions de barils/jour et est le troisième plus grand fournisseur de l'OPEP derrière l'Arabie saoudite et l'Irak, pourrait être confronté à une grave perturbation de ses exportations. L'AIE a déclaré que le précédent cycle de sanctions, qui avait été levé début 2016, a réduit les exportations de pétrole brut de l'Iran de plus de 1 million de barils/jour.