Certains facteurs, notamment une baisse attendue des investissements dans le schiste aux Etats-Unis, devraient toutefois peser sur la croissance future de la production. Le prix moyen du Sahara Blend, brut de référence algérien, a enregistré une hausse de 5,44 dollars le baril en avril dernier par rapport au mois précédent. C'est ce que relève le rapport de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) publié avant-hier. Le prix moyen du Sahara Blend est passé de 66,69 dollars le baril en mars 2018 à 72,13 dollars le baril en avril de la même année, soit une hausse de 8,2%, relève le rapport. Pour rappel, le prix moyen du Sahara Blend avait affiché 69,93 dollars en janvier 2018 avant de tomber à 66,01 dollars le mois suivant. Le prix du marché du baril de pétrole brut retenu dans la loi de finances 2018 a été de 50 dollars. Dans son rapport, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole a légèrement revu à la hausse sa prévision de la production mondiale de pétrole des pays non-Opep. L'Opep a relevé de 0,01 million de barils/jour son estimation de la production non-Opep en 2018 : elle devrait atteindre 59,62 millions de barils/jour, soit une croissance de 1,72 million de barils/jour sur un an. La croissance a, en effet, été revue à la hausse en Colombie, aux Etats-Unis et en Russie notamment. Les Etats-Unis (+1,53 million de barils/jour) seront de loin les principaux contributeurs à cette croissance annuelle, devant le Canada (+0,28 million de barils/jour), grâce au pétrole de schiste. Certains facteurs, notamment une baisse attendue des investissements dans le schiste aux Etats-Unis, devraient toutefois peser sur la croissance future de la production, prédit l'Opep. "La production du (schiste) américain, qui connaît une croissance rapide, est de plus en plus confrontée à des contraintes logistiques coûteuses en termes de capacité d'extraction sur les sites de production enclavés", écrit l'organisation. Concernant sa propre production de brut, l'Opep estime qu'elle a modestement progressé de 12 000 barils/jour sur un mois à 31,93 millions de barils/jour en avril, selon des sources secondaires. L'Arabie saoudite, l'Algérie et l'Iran ont, en effet, pompé plus le mois dernier, tandis que la production reculait dans d'autres pays, notamment le Venezuela, affecté par de graves troubles politiques. L'Algérie, selon les sources secondaires, aurait produit 997 000 barils/jour le mois dernier, contre 979 000 barils/jour en mars. Sur la base de la communication directe, la production algérienne est estimée à 979 000 barils/jour en avril 2018, contre 966 000 millions de barils/jour le mois précédent. L'Arabie saoudite a indiqué que sa production avait diminué de 39 000 b/j à 9,868 millions de barils/jour. Mais les sources secondaires affirment le contraire, l'Arabie saoudite aurait pompé 9,959 millions de barils/jour en avril 2018, en hausse de 46 500 barils/jour par rapport à la production affichée au mois de mars de la même année. Côté demande, l'Opep a également revu à la hausse de 25 000 barils/jour son estimation de la croissance pour cette année : la demande devrait atteindre 98,85 mbj, soit une hausse annuelle de 1,65 mbj. Selon certains médias américains reprenant une analyse faite par Bank of America (BoA), le prix du baril de pétrole brut pourrait atteindre les 100 dollars en 2019. Le baril de Brent a frôlé les 79,02 dollars, hier dans la matinée, son plus haut prix depuis novembre 2014. M. R.