L'Organisation a estimé que la demande mondiale sera en moyenne de 32,18 millions de barils/jour (b/j) de brut de l'Opep l'an prochain, soit 760 000 b/j de moins que cette année. Donnant ses premières prévisions pour 2019, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) prévoit une baisse de la demande pour son pétrole brut l'année prochaine, avec une hausse de la production d'or noir des pays n'appartenant pas à l'Organisation. Dans son rapport mensuel, publié hier, l'Opep a estimé que la demande mondiale sera en moyenne de 32,18 millions de barils/jour (b/j) de brut de l'Opep l'an prochain, soit 760 000 b/j de moins que cette année. Cette baisse s'explique par un ralentissement de la croissance de la consommation et une hausse des extractions de ses concurrents, laissant présager le retour d'une offre excédentaire malgré l'accord d'encadrement de la production en vigueur depuis janvier 2017. Selon les premières perspectives détaillées pour 2019, la demande mondiale d'or noir progressera de 1,45 million de barils/jour en 2019, soit légèrement moins que le taux de croissance attendu cette année, pour s'établir en moyenne à 100,3 millions de barils/jour. Bien que le boom du schiste bitumineux ralentisse en raison des contraintes de pipeline, les Etats-Unis contribueront encore aux trois quarts de l'expansion de l'offre mondiale, a souligné l'Opep, qui table sur une croissance de la production hors Opep de 2,1 millions de barils/jour. Le rapport de l'Opep a écarté l'éventualité d'une pénurie de pétrole. "Si l'économie mondiale enregistre une performance meilleure que celle prévue, entraînant une croissance plus forte de la demande de brut, l'Opep continuera à avoir suffisamment de stocks pour assurer la stabilité du marché pétrolier", a indiqué le rapport. Et cela d'autant plus que, selon les prévisions initiales, l'économie mondiale devrait croître de 3,6% en 2019, légèrement en dessous la prévision de croissance de 2018 de 3,8%. Cela reflète, selon l'Opep, un certain ralentissement dans les économies de l'OCDE, principalement en raison du resserrement monétaire attendu, en particulier aux Etats-Unis, dans une certaine mesure dans la zone euro, et moins au Japon. Dans les grandes économies émergentes, les performances vont d'une légère croissance en Inde, soutenue par les dépenses du gouvernement à une légère décélération en Chine en raison de la poursuite du resserrement financier. Selon l'Opep, l'augmentation du commerce mondial a été un facteur important qui a permis de soutenir l'économie mondiale avec des taux croissance à des niveaux plus élevés en 2017 et en 2018. Par conséquent, si les tensions commerciales augmentent davantage en plus d'autres incertitudes, cela pourrait peser sur les affaires et le sentiment du consommateur. Cela peut alors commencer à avoir un impact négatif sur l'investissement, les flux de capitaux et les dépenses de consommation, avec un effet négatif sur le marché pétrolier mondial. L'Opep a précisé, enfin, que sa production a augmenté à 32,33 millions de b/j en juin, au-delà des prévisions. Les pays membres de l'Opep ont vu leur production augmenter de 173 400 b/j, à 32,33 millions de b/j. Mais les troubles en Libye ont pesé sur la production du pays (-254 300 b/j), également en recul en Angola, au Venezuela et, dans une moindre mesure, en Iran. À l'inverse, l'Arabie saoudite a pompé 405 400 b/j supplémentaires. Pour leur part, les pays non-membres de l'Organisation ont pompé 430 000 barils/jour (b/j) de plus que le mois précédent. Saïd Smati