Contrairement aux dépités de notre EN de foot et la piqûre de rappel portugaise (...), c'est un peu déjà l'Aïd pour les sympathisants de la cause palestinienne. Et n'en déplaise au marketing des faux-semblants, il n'y aura pas de match amical entre Israël et l'Argentine à Al Qods cet après-midi. Eh oui, le foot aussi a des règles aux senteurs politiques. Le carton rouge brandi à Israël démontre que le statut de Jérusalem est toujours contesté. Malgré l'inauguration en grande pompe de l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, alors qu'un bain de sang coulait sur la bande de Ghaza, la Ville sainte attendra des poules avec des dents pour un statut de capitale. Messi et ses coéquipiers font une sorte de piqûre de rappel à l'Etat hébreu qui, bizarrement, a accueilli le départ du peloton du Tour cycliste d'Italie, le mois dernier, à Al Qods occupée. Bon, pour la pédale ça passe, mais pour le foot, c'est plutôt raté pour la vitrine propagandiste arborant des stars mondiales, moyennant un cachet de 2 à 3 millions de dollars à la fédération argentine, selon des médias sud-américains. El Khalil, ça aurait pu, mais la Ville sainte, non ! Cinglante gifle sur la joue joufflue du premier ministre Netanyahou qui, et alors même que la rumeur enflait au sujet de l'annulation du match en question, aurait appelé par deux fois le Président argentin Mauricio Macri. Peine perdue : la sauce nazie à la dictature des juntes militaires, c'est fini depuis au moins 1983 en Argentine. Le joufflu est vite passé à autre chose avec ses hôtes français, anglais et allemands, lors de sa tournée des popotes européennes. Cet autre chose étant le fameux nucléaire iranien, gageons que seule une énième plainte au mur des Lamentations apaisera ses fringales sionistes visant à imposer au monde un «grand Israël» avec pour «capitale éternelle» la Jérusalem et son Teddy Stadium. Si au moins, avec son parrain Donald, ils pouvaient avoir la capacité physique de fouler la pelouse d'un stade quelconque. Tous les deux auraient su le sens de l'équité et de la valeur de l'effort accompli. La prise de conscience, notamment politique passe par là et non pas par des menaces et autres entourloupes du genre de celle orchestrée par la fédé israélienne qui évoque un cas de «terrorisme footballistique» contre laquelle elle entend porter plainte devant la Fifa. Gonflé le ballon crevé à l'hélium frelaté ! Cette fédé qui crie au loup terroriste rien que pour des maillots argentins maculés de faux sang et agités par des activistes pro-Palestiniens à des milliers de kilomètres, à Barcelone où les camarades de Messi préparaient la Russie. Des joueurs qui n'auront évoqué aucune sorte de «terrorisme footballistique» mais, plutôt, l'inutilité sportive d'un déplacement sous des températures élevées et dans un climat politique tout aussi étouffant. De son côté, la fédération argentine déclarait par le biais de son président que «ça ne valait pas le coup» sans carton d'invitation au barnum antiterroriste. Quant aux joueurs, quelques déclarations dubitatives à l'image de celle de l'attaquant de la Juve, Ganzalo Higuain. Lui s'est félicité de voir sa sélection faire «ce qu'il convenait», et de conclure «le mieux était de ne pas y aller». Et le diablotin de Lionel Messi, dans tout ça ? Selon certains médias, il n'aurait pas réagi mais sur un site de fans barcelonais, il est dit : «En tant qu'ambassadeur de l'Unicef, je ne peux pas jouer contre des gens (Israël, ndlr) qui tuent des enfants palestiniens innocents. Nous avons dû annuler le match parce que nous sommes surtout des humains avant d'être des footballeurs». Fin des piqûres de rappel, portugaise et argentine, place à l'Aïd suivi du véritable show en Russie...