Amnesty internationale presse les autorités algériennes d'adopter une loi sur l'asile. L'organisation non gouvernementale de défense des droits de l'Homme a profité de la Journée mondiale des réfugiés, célébrée le 20 juin de chaque année, pour lancer un appel aux autorités en vue de «l'adoption, dans les plus brefs délais, d'une législation nationale sur le droit d'asile conforme aux normes internationales». Il s'agit notamment de «la Convention relative au statut des réfugiés de 1951, son protocole additionnel de 1967, et de la Convention africaine sur les réfugiés», précise la section Algérie de l'ONG dans un communiqué. Une telle loi accordant le droit d'asile, estime AI, «permettrait d'offrir une protection suffisante aux réfugiés et demandeurs d'asile et de protéger de la violence toutes les personnes qui ont fui leur pays et qui se trouvent en Algérie en quête de sécurité». Pour le responsable à la communication de la section algérienne, «il est anormal que l'Algérie, signataire des conventions internationales en la matière, ne dispose pas d'un cadre légal qui puisse garantir le droit à l'asile». Jusqu'à présent, ce dossier «est pris en charge par le bureau du Haut commissariat au refugiés de l'ONU». Les demandeurs d'asile en Algérie n'ont que cette antenne onusienne pour la délivrance du fameux document leur permettant de vivre en toute légalité, voire de travailler en sécurité. Cependant, l'Etat algérien a décidé de s'y pencher. En 2017, les services du ministère des Affaires étrangères s'étaient mis à élaborer un projet de loi portant sur le statut des réfugiés et des apatrides. À l'époque de l'annonce, Lazhar Soualem, directeur des droits de l'Homme et du développement social au MAE, avait indiqué que le projet en question devra répondre à nombre de questions, liées entre autres à l'intégration des Subsahariens en Algérie. D'ailleurs c'est sur la base de ces déclarations, nous explique le représentant d'Amnesty international Algérie, qu'est venu l'appel lancé hier. «Nous attendons toujours de voir ce qui en est de ce projet et nous souhaitons que les choses soient accélérées», ajoute-t-il. Et pour cause, notre interlocuteur ne cache pas «les inquiétudes» d'AI quant à aux vagues de rapatriements de migrants dans leur pays d'origine, où parfois «se trouvaient des réfugiés détenteurs du droit d'asile délivré par le HCR». À ce propos, l'ONG a indiqué dans son communiqué que «les autorités doivent arrêter les arrestations arbitraires et les expulsions des ressortissants étrangers qui ne respectent pas les procédures légales prévues par la loi nationale et par les conventions internationales dont l'Algérie est signataire et le principe de non-refoulement». Mais il faut dire que l'Algérie a toujours défendu le traitement qu'elle réserve et aux réfugiés et aux migrants. Souvent pointé du doigt par les ONG, notre pays, devenu par la force des mesures draconiennes et la fermeture des frontières imposées par les pays de la rive nord de la méditerranée, terre d'accueil et non de transit. C'est pourquoi le discours officiel véhiculé à chaque occasion est celui de traiter avec diligence les causes qui sont à l'origine de l'exil de centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants, et «en luttant avec détermination contre les réseaux de passeurs» qui exploitent la détresse humaine que tous ces phénomènes seront jugulés.