Admis à l'hôpital Mustapha Pacha à Alger au lendemain de l'Aid El Fitr, le comédien et acteur Amar Maarouf est décédé hier matin à l'âge de 76 ans. L'artiste qui est passé il y a quelques jours à la télévision pour dénoncer le fait qu'il n'a pas eu droit à une bonne prise en charge est finalement parti sans l'avoir. Amar Maarouf dit Amimer connu pour sa modestie n'aurait jamais demandé aux autorités de s'occuper de lui s'il n'avait pas vraiment été touché par les douleurs et la maladie. Le défunt, bien qu'il n'ait joué pratiquement que des seconds rôles est respecté aussi bien par les amateurs de théâtre et de cinéma que par ses pairs. C'est l'association culturelle Lumières dont il était membre qui a donné l'information de son décès. Né en 1942 à Alger, Amar Maarouf a fait se débuts au théâtre en 1964 et se retrouva rapidement face à de grands comédiens tels que Hassan Hassani, Tayeb Abou El Hassan et Rouiched auprès desquels il apprendra le métier de comédien. Il était l'un parmi les rares artistes à avoir entamé presque en même temps une carrière au théâtre et au cinéma puisque des 1967, il jouera un petit rôle dans «La Bataille d'Alger» de Gillo Pontecorvo. Il jouera plus tard dans d'autres films, notamment «Hassan Terro» et «Hassan Taxi» aux cotés de Rouiched auquel il a eu à donner la réplique dans plusieurs pièces dont «El Ghoula» et «Les concierges». Brillant comédien Amar Maarouf, sans peut être le savoir est l'artiste qui prouve bien qu' «il n'y a pas de petits rôles, mais de petits comédiens». En effet, bien que durant toute sa carrière, il n' a pas eu le droit d'être en tête d'affiche, à chaque fois, il a montré son talent d'excellent comédien. Le défunt se trouvait aussi bien à l'aise sur les planches du théâtre que les plateaux de la télévision ou du cinéma. Il avait joué dans plusieurs feuilletons de télévision dont «Djourouh El Hayat» de Amar Tribeche aux côtés de Farida Saboundji, Bahia Rachedi, Mohammed Adjaïmi et Djamel Bounab et «El Massir» de Djamel Fezzaz. Connu pour sa discrétion et sa modestie Amar Maarouf a joué dans divers films à la télévision et dans les pièces de théâtre au TNA. Il était estimé aussi bien par les maîtres du théâtre qu'il a côtoyé dans les années 1960 tels que Abderrahmane Kaki et Hassan Hassani que par ceux de sa génération. Dès l'annonce de son décès, les artistes et spécialistes du théâtre qui l'ont connu ont réagi par le biais des réseaux sociaux. Talentueux comédien Le critique de théâtre Habib Boukhelifa a affirmé que le défunt était «passionné par la présence sur scène depuis l'indépendance où Mustapha Kateb l'a adopté pour son talent et travailla dans plusieurs spectacles avec les grands de la scène théâtrale algérienne». Contacté, le comédien Djamel Bounab qui était très ému par la disparition d' «un ami et un frère» nous parlera d'un homme «gentil, populaire et modeste». Il nous dira que le défunt était déjà fatigué lors de l'hommage organisé il y a deux mois à Aïn Defla et où il y avait parmi les artistes honorés, le grand Saïd Hilmi, Hazim et Maarouf. Amar Maarouf a été inhumé, hier, au cimetière de Rouiba où une foule nombreuse composée notamment d'artistes est venue lui rendre un dernier hommage.