Ce samedi, la Belgique et l'Angleterre se livreront bataille à l'occasion de la petite finale du mondial. Mais concrètement, cette rencontre a-t-elle encore un intérêt ? Qui se souvient des vainqueurs des petites finales de Coupe du monde ? (Très) peu de gens. Du mondial 2014, le public retient surtout la demi-finale et la bérézina du Brésil – pays hôte – contre l'Allemagne 7 à 1. Une Seleção qui ne s'est d'ailleurs pas rachetée dans la petite finale puisqu'elle s'est inclinée 3 à 0 face aux Pays-Bas. Oui, en 2014, ce sont les hommes de Louis van Gaal qui ont hérité du bronze. Une grande victoire pour une petite rencontre. Mais alors pourquoi jouer un match qui suscite aussi peu d'intérêt ? Historiquement, la petite finale a été introduite en 1934 après un imbroglio dans le classement lors de la première édition de la Coupe du monde. Depuis, elle permet surtout aux attaquants de soigner leurs statistiques. À l'instar du Français Just Fontaine qui, en 1958, peut s'enorgueillir du soulier d'or notamment grâce à ses 4 réussites (pour un total de 13 buts dans la compétition). Même scénario pour le Croate Davor Suker en 1998 ou l'Allemand Thomas Müller en 2010 qui se hissent en tête du classement des buteurs grâce à la petite finale. L'intérêt de ce match pour la 3e marche du podium est discuté à chaque édition du mondial. En 2014, l'entraîneur néerlandais Louis van Gaal ne mâchait pas ses mots. «Le match pour la 3e place n'a rien à voir avec le sport. Je l'avais déjà dit il y a 15 ans. Car vous pouvez faire un tournoi fantastique et partir sur deux défaites». Il faut toutefois reconnaître que ces rencontres sont gages de spectacle. En effet, depuis 1974, aucune petite finale ne s'est terminée avec moins de trois buts. De ce constat jaillit, donc, une évidence: au diable le prestige et vivement samedi. Les deux équipes se sont affrontées au premier tour. La Belgique avait défait l'Angleterre (1-0) dans leur dernier match de la phase de groupes, à la suite d'une frappe enroulée d'Adnan Januzaj, et terminé en tête de sa poule. Les Belges jouent cet après-midi pour la confirmation, les Anglais pour la revanche. Double objectif pour Kane et Lukaku Dominateurs au sein de la poule G, mais moins prolifiques dans la phase à élimination directe, Romelu Lukaku et Harry Kane se retrouvent lors de la finale de consolation avec deux objectifs: offrir la troisième place du Mondial à leur équipe et terminer meilleur buteur du tournoi. L'avant-centre des Three Lions et de Tottenham part avec un coup d'avance avec ses six buts contre quatre pour Lukaku. S'il est fit, ce dernier devrait débuter la rencontre vu que Roberto Martinez semble bien décidé à aligner la meilleure équipe possible pour terminer sur le podium de ce Mondial. Jeudi en conférence de presse, Youri Tielemans a néanmoins assuré que «ce titre de meilleur buteur n'était pas une obsession pour Romelu». En cas d'égalité, le vainqueur sera déterminé par le nombre de passes décisives (1-0 pour Lukaku). Interviennent ensuite le nombre total de minutes jouées, le joueur ayant joué le moins de temps étant classé premier. Auteur de cinq buts face à la Tunisie et au Panama, Kane a planté un nouveau but contre la Colombie en huitièmes avant de rester muet contre la Suède puis de passer à côté de son match lors du duel décisif face à la Croatie. Lui aussi très efficace contre la Tunisie et le Panama, Lukaku n'a pas su faire de même face à des adversaires plus coriaces et des défenses plus solides. S'il n'a pas trouvé la voie du but, il peut toutefois s'appuyer sur des prestations de haut vol contre le Japon et surtout contre le Brésil où il s'est sacrifié au service du collectif et a entre autres délivré une passe décisive pour Kevin De Bruyne. Auteur de cinq buts au total en Coupe du monde, l'attaquant de Manchester United a rejoint Marc Wilmots à la première place des buteurs belges en Coupe du monde. Si la première place en solitaire semble être immédiatement accessible pour «Big Rom», Kane devra sans doute attendre la prochaine Coupe du monde pour rejoindre Gary Lineker dans le classement des meilleurs buteurs nationaux. L'ancien attaquant de Barcelone et des Spurs mène ce duel à distance 10-6. Il est d'ailleurs le seul anglais à figurer au palmarès du Golden Boot. C'était en 1986 et Lineker avait inscrit six buts à l'époque.