S'il arrive – ce qui est fort probable – que le président Abdelaziz Bouteflika réponde favorablement à l'appel des partis qui le soutiennent pour briguer un cinquième mandat, il n'aura pas à faire campagne, comme en 2014. C'est Djamel Ould Abbès, secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), qui l'affirme, à moins de neuf mois de l'élection présidentielle de 2019. «Le président n'a pas besoin de mener une campagne électorale», a déclaré, hier, Djamel Ould Abbès, lors de la conférence de presse conjointe animée avec Amar Ghoul, président de TAJ, à l'issue de leur rencontre tenue au siège du FLN. Le patron de l'ex-parti unique s'est justifié en estimant que «le président est connu et que le peuple lui fait confiance». Avant de se lancer dans son sport favori en relatant «les réalisations» de Bouteflika durant les 20 ans de son règne. Et cette campagne que l'actuel chef de l'Etat n'aura pas à mener, a ses cavaliers. Ould Abbès parle des partis politiques qui le soutiennent, le FLN, le RND, TAJ, El Karama et l'ANR entre autres, en plus des organisations de masse. Tout ce beau monde «est en train de mettre en place un programme de déploiement sur le terrain», en vue donc d'assurer la campagne de leur candidat. C'est dire que les réunions de concertation entre les partis de l'allégeance sont loin d'être une forme de pression ou de compliments à Abdelaziz Bouteflika comme le dénoncent certains, car «le Président n'a pas besoins de compliments», répond le SG du FLN, ajoutant que son parti n'a pas l'intention de monopoliser le candidat en question. «Le FLN n'a pas le monopole, on respecte tous les partis. Nous avons certes la légitimité historique car nous avons libéré le pays et on a été les premiers à lancer l'appel pour la continuité le 17 mars dernier, (...) On n'a fait qu'exprimer la volonté des militants, des moudjahidine, des enfants de chouhada, de la famille révolutionnaire et des Algériens qui veulent la continuité», a-t-il dit. Mais, quand le moment sera venu, insiste Djamel Ould Abbès, et que «le président se présentera, Incha-Allah, incha-Allah, il le fera au nom de tous les Algériens qui veulent sa continuité». Amar Ghoul, lui, n'a pas de complexe à assumer que les partis de l'allégeance son d'ores et déjà en campagne, niant avoir reçu un quelconque signal d'en haut. «On le dit en toute fierté que nous avons fait des pas et nous sommes déjà en campagne électorale. Il n'y a aucun complexe», a déclaré le président de TAJ, estimant que «des partis qui partagent la même ligne, au parcours clair et qui travaillent dans l'institution de l'Etat et de la société civile n'attendent pas qu'un signal vienne d'en haut». C'est dire qu'avec ce nouveau discours, la question est tranchée au sein des soutiens du président Bouteflika. S'il est candidat, ce seront eux qui mèneront sa campagne, comme ce fut le cas donc lors de l'élection présidentielle de 2014. Et à entendre parler Djamel Ould Abbès, il n'y a pas place au doute que la victoire sera de leur côté. Pour lui, «2019, c'est le visa pour l'avenir». L'élection présidentielle n'est qu'une «échéance», a-t-il estimé, où «la génération du 1er Novembre 54 remettra le flambeau et la responsabilité aux générations futures». Ce passage de flambeau dépasse, explique-t-il, ce rendez-vous, «puisqu'il est basé sur les acquis de 20 ans de réalisations». Pour le SG du FLN, l'étape actuelle consiste à préparer cette génération, d'autant plus que «le Président a tracé la feuille de route 2020-2030», rappelle-t-il. Cela étant, rien n'empêche les autres partis de prendre des initiatives ou de présenter des candidats, «ils sont libres de le faire», soutient Ould Abbès d'un sourire qui en dit long sur sa confiance. Le bilan des réalisations fin prêt Le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Djamel Ould Abbès a annoncé hier à Alger, le parachèvement de l'élaboration du bilan des réalisations des vingt dernières années du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en vue de sa présentation «la semaine en cours» au chef de l'Etat. Lors d'une conférence de presse animée conjointement avec le président du parti Tajamoue Amel el Djazair «TAJ», Amar Ghoul, à l'issue de leur réunion bipartite, M. Ould Abbès a indiqué que le document sur le bilan des réalisations du Président Bouteflika durant les vingt dernières années et qui «est au stade de l'impression» sera soumis cette semaine au Président Bouteflika puis au comité central du parti. Cette initiative, ainsi que l'appel à la candidature du Président Bouteflika à la prochaine élection présidentielle lancé par le parti, «émanent de la profonde conviction des militants du FLN», a-t-il dit. À une question sur l'initiative «La génération Bouteflika» adoptée par son parti, et si celle-ci était en contradiction avec la déclaration du ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Tahar Hadjar, sur «la nécessité de ne pas impliquer l'université dans la politique», M. Ould Abbès a estimé que «lorsqu'il s'agit du nationalisme et de l'Algérie, nous traitons et considérons les universitaires comme le reste des Algériens».