Suite à la forte crise alimentaire qui touche actuellement la République du Niger, l'Algérie décide d'octroyer une aide humanitaire d'urgence de trente (30) tonnes, composée essentiellement de produits alimentaires et de médicaments, en faveur de cette population. Le ministère des Affaires étrangères a précisé hier, dans un communiqué, que «cette nouvelle aide humanitaire que l'Algérie accorde au Niger, destinée à la ville d'Agadez qui enregistre une arrivée massive de migrants, s'inscrit dans le cadre de sa politique de solidarité et de bon voisinage envers le peuple nigérien frère, et constitue une contribution aux efforts des autorités de la ville pour faire face aux difficultés générées par la situation migratoire». En effet, cette initiative s'ajoute aux multiples actions de solidarité que l'Algérie a manifesté à l'égard de ce pays, notamment pour le soutenir dans la gestion des flux migratoire sur son sol, induits par la lutte contre les groupes terroristes. Dans le même contexte, il y a lieu de rappeler qu'en 2017, notre pays a octroyé une aide humanitaire au profit du Niger qui, en cette période, avait été frappé de plein fouet par un déficit alimentaire causé par une crise pastorale aigue. Notons que ces aides constituent également une mesure immédiate d'accompagnement des opérations de rapatriement de ressortissants nigériens en situation irrégulière. En effet, cette crise qui dure déjà depuis quelques années dans cette région du Sahel, est l'une des principales causes de propagation du phénomène de l'émigration clandestine. Un fléau qui a amené l'Algérie à débourser quelques millions de dollars pour le rapatriement des migrants. Dans le cadre de la stratégie de lutte contre ce phénomène, un accord a été signé entre l'Algérie et le Niger en 2015. Il s'agit entre autres de rapatrier les migrants nigériens, notamment ceux impliqués dans des réseaux de prostitution et de mendicité dans les grandes villes d'Algérie jusqu'aux frontières, par les autorités algériennes. Une fois arrivés à la wilaya de Tamanrasset, ce sont les autorités du Niger qui les prennent en charge. Pour rappel, en 2015, les deux pays avaient collaboré pour démanteler un réseau de passeurs, qui organisait en Algérie la mendicité et la prostitution de migrants nigériens, dont beaucoup de femmes et d'enfants. Suite à cela, le ministère de l'Intérieur du Niger avait organisé un forum sur le sujet à Matamèye, au sud du Zinder, afin de convaincre les autorités locales de s'engager pour enrayer le phénomène.