Après trois années d'une guerre lancée contre le Yémen, un rapport, publié le 28 août, par un groupe d'experts, mandatés par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies, parle de la responsabilité de toutes les parties engagées dans le conflit dans les pertes causées. «Le groupe d'éminents experts régionaux et internationaux sur le Yémen, suggère fortement que les parties engagées dans le conflit armé, ont perpétré et continuent de perpétrer, des crimes au droit international», explique le rapport. Les attaques aériennes de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite, sont responsables de la plupart des victimes civiles. Les enquêteurs de l'ONU ont déclaré que l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis d'une part, et les rebelles Houthis d'autre part, avaient, tous commis des crimes de guerre. Cependant, les attaques aériennes, menées par la coalition dirigée par l'Arabie saoudite, sont responsables, selon ce rapport, de la plupart des victimes civiles documentées. Les cibles des attaques comprenaient des zones résidentielles, des marchés, des funérailles, des mariages. Un exemple «flagrant» a été la frappe du 15 mars 2016 sur le marché de Jhamees, qui a tué plus de 100 civils, dont 25 enfants. Le rapport relève que la coalition n'utilise pas toujours la «liste de non-frappes» de l'ONU, lors de la sélection des cibles. Cette liste dénombre pourtant plus de 30.000 sites, comprenant des hôpitaux et des camps de réfugiés. L'aviation saoudienne n'a pas coopéré avec les enquêteurs, au sujet de la question de son ciblage. Outre les pertes humaines considérables, le blocus imposé par la coalition, sous direction saoudienne, aux ports et à l'espace aérien du Yémen, est également considéré comme une violation potentielle du droit international. Le rapport souligne l'impact humanitaire des «restrictions sévères» dans son évaluation. La fermeture de l'aéroport de Sanaa, est considérée comme une violation du droit humanitaire, protégeant les malades et les blessés. «Aucun intérêt militaire ne pourrait justifier de faire subir de telles souffrances extrêmes à des millions de personnes», dénonce le rapport. Le groupe d'experts a également confirmé que la détention arbitraire, était très répandue au Yémen, et que des actes de torture avaient été commis dans certaines régions. La coalition arabe, dirigée par l'Arabie saoudite mène, depuis mars 2015, une guerre contre les civils du Yemen. L'ONU accuse l'Arabie saoudite de crimes de guerre, et de la mort de milliers de civils. Des organisations non-gouvernementales ont appelé à l'annulation de la coopération militaire avec l'Arabie saoudite, pour les crimes de guerre perpetrés contre les civils.