La France initie une conférence humanitaire sur le Yémen. Une trentaine d'organisations non gouvernementales ont menacé de boycotter la conférence humanitaire en raison de l'implication de l'Arabie saoudite. Dans une lettre destinée au président français Emmanuel Macron, une trentaine d'ONG actives au Yémen ont mis en cause la crédibilité d'une conférence humanitaire sur le Yémen dont l'un des organisateurs est l'Arabie saoudite, qui est impliquée dans ce conflit. «Il est de la responsabilité de la France, en tant que pays hôte, de veiller à ce que la conférence respecte les principes humanitaires et que toutes les parties au conflit y participent et s'engagent de bonne foi, guidées par le seul objectif d'alléger les souffrances des Yéménites», ont ajouté les signataires de la lettre, rapportés par le site web Boursorama. Les ONG ont souligné qu'une conférence dépourvue de conditions strictes n'aboutirait certes pas à des résultats tangibles et qu'elle risquerait d'encourager les parties en conflit à se livrer à une escalade supplémentaire au moment où la retenue s'annonçait plus nécessaire que jamais. La France et l'Arabie saoudite entendent coorganiser une conférence humanitaire sur le Yémen à Paris en juin. L'Arabie saoudite dirige une coalition arabe qui mène des frappes contre le Yémen depuis mars 2015. Des organisations non gouvernementales accusent la coalition arabe d'avoir perpétré des crimes de guerre contre les civils. L'ONU dit que des milliers de civils ont été tués par la coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite au Yémen. La conférence pourrait être discréditée par la participation de l'Arabie saoudite. Comment peut-on appeler à la participation le pays qui mène une guerre contre les civils du Yémen ? L'Arabie saoudite bénéficie de la caution de Washington qui se tait au sujet des crimes de guerre perpétrés par la coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite. Amnesty et l'ONG ACAT se sont penchées sur le caractère potentiellement illicite de la vente d'armes françaises à des Etats, comme l'Arabie saoudite, accusés par l'ONU de commettre de graves violations du droit humanitaire au Yémen. Les ventes d'armes par la France à l'Arabie saoudite ou aux Emirats arabes unis, membres de la coalition arabe, qui bombarde le Yémen, violent-elles les traités internationaux ? C'est en tout cas ce qu'a conclu un avis juridique rendu par le cabinet d'avocats parisien Ancile, commandé par Amnesty International France et l'association l'Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (ACAT), publié le 20 mars. Les ONG, qui sous-entendent une complicité de Paris concernant les crimes de guerre perpétrés au Yémen, «appellent à un véritable débat public suite aux conclusions» de ce rapport. Selon les termes employés dans un communiqué d'Amnesty résumant les conclusions du rapport, «l'expert juridique révèle un risque juridiquement élevé que les transferts d'armes soient illicites au regard des engagements internationaux de la France». En effet, l'Organisation des Nations unies (ONU) avait dénoncé des violations généralisées et systématiques du droit humanitaire par la coalition sous commandement saoudien, regroupant notamment les Emirats arabes unis, l'Egypte et Bahreïn, au Yémen. Celle-ci aurait notamment pris pour cibles les civils à de nombreuses reprises. Le blocus décidé par le royaume wahhabite induit selon les termes de l'organisation internationale la pire crise humanitaire au monde. Depuis mars 2012, des crimes de guerre sont perpétrés par l'Arabie saoudite.