«A vos balais», pourrait bien être le mot d'ordre de ce week-end. Annoncée en grande pompe, la campagne nationale pour le nettoyage des quartiers de tout le pays est-elle une action ponctuelle ou augure-t-elle de nouvelles habitudes qu'adopteront nos responsables ? Mais alors, où sont passés les bureaux d'hygiène communaux ? Gilet vert, balai entre les mains et sachets en plastique, Fatima Zohra Zerouati, ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables, des responsables locaux, des membres d'associations et des citoyens se sont attelés ce week-end à nettoyer les rues de la capitale. A travers la campagne nationale pour le nettoyage des quartiers et de l'environnement lancée jeudi dernier à travers tout le territoire national, Fatima Zohra Zerouati compte bien marquer les esprits des Algériens à travers cette action, en les sensibilisant et les responsabilisant quant à leur environnement. Outre cette opération, la responsable du département de l'Environnement a annoncé le redéploiement prochain des équipes vertes, l'impulsion d'une nouvelle dynamique à la police écologique, tout en faisant part de propositions de sanctions à l'encontre des pollueurs devant le Conseil de gouvernement. Dans le même sens, Mme Zerouati a fait part, jeudi dernier, d'une étude détaillée en cours d'élaboration sur les «points noirs environnementaux» à travers le territoire de la wilaya d'Alger. Or, toutes les communes du pays sont dotées de bureaux d'hygiène communale et sont supposées disposer d'un budget et d'un effectif conséquent pour accomplir leurs missions dont celle garantissant le maintien de l'hygiène et de la salubrité publique des établissements de toute nature et des lieux publics. L'insalubrité en Algérie n'est pas un phénomène nouveau. Depuis de nombreuses années, les médias algériens font état régulièrement de la détérioration de l'environnement dans toutes les villes où les ordures font malheureusement partie du paysage urbain et également des difficultés auxquelles font face les bureaux d'hygiène communaux avec, entre autres, le manque d'employés et de moyens. Les annonces faites par Mme Zerouati participeront-elles à accorder, en collaboration avec les présidents d'APC, la priorité aux bureaux d'hygiène communaux en les dotant de moyens humains conséquents et en renforçant leurs prérogatives ? La ministre de l'Environnement, en lançant cette campagne de nettoyage à l'échelle nationale, a insisté, mardi dernier, sur le fait que ces actions de nettoyage ne seront pas «conjoncturelles». Dans ce sens, Fatima Zohra Zerouati avait relevé que sans l'implication du citoyen, la volonté politique, les technologies et l'affectation d'importantes enveloppes financières pour les investissements s'inscrivant dans le cadre des stratégies de protection de l'environnement ne permettront pas d'atteindre «les objectifs escomptés». Plusieurs départements ont participé à cette initiative écologique, parmi lesquels celui de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, des Ressources en Eau, de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, dont le coup d'envoi a été donné à Alger, dans les communes de Bab el Oued, Sidi M'hamed, Bachdjarrah. Aussi, la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a mené des actions de sensibilisation à travers des activités de proximité sur le territoire national, mais également en informant les citoyens des mécanismes de coercition à l'encontre des pollueurs. Enfin, hier, la commune de Belouizdad, sous le slogan «Houmti N'kia» (mon quartier est propre), a lancé un appel aux associations, clubs sportifs et commerçants, en collaboration avec les éléments du service d'assainissement, pour le nettoyage de leurs espaces de vie. Les missions du BHC Selon le décret exécutif n° 87-146 du 30 Juin 1987 portant création de bureau d'hygiène communal (JO N°27 du 01 Juillet 1987, P691), le bureau d'hygiène communale est chargé, en liaison avec les services concernés, des missions suivantes : 1- étudier et proposer toutes mesures visant à garantir le maintien permanent de l'hygiène et de la salubrité dans les établissements de toute nature et les lieux publics ; 2- proposer et, le cas échéant, de mettre en œuvre toute mesure ou programme de protection et de promotion de la santé de la collectivité, notamment en matière de lutte contre les maladies transmissibles et contre les vecteurs de maladies ; 3- organiser la lutte contre les animaux nuisibles et faire procéder à la mise en œuvre des opérations de désinfection, dératisation et désinsectisation ; 4- veiller à la réalisation et, le cas échéant, de mettre en œuvre le contrôle : – de la qualité bactériologique de l'eau destinée à la consommation domestique et en assurer le traitement lorsqu'il ne relève pas, en propre, d'organismes publics ou de particuliers ; – du respect des conditions de collecte, d'évacuation et de traitement des eaux usées et de déchets solides urbains, – de la qualité des denrées alimentaires et produits de consommation, produits, stockés et/ou distribués au niveau de la commune, – de la qualité des eaux de baignade. Dans le présent décret, et selon l'article 3, il peut être institué un bureau d'hygiène communale par commune comptant une population égale ou supérieure à 20 000 habitants et un bureau commun à deux ou plusieurs communes dans les autres cas. Les bureaux d'hygiène communale sont créés par arrêté conjoint du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, du ministre des Finances, du ministre de la santé et du ministre de l'hydraulique, de l'environnement et des forêts, sur proposition des walis. Selon l'article 5, le bureau d'hygiène communal qui assiste deux ou plusieurs présidents d'assemblées communales (APC) met en œuvre un programme d'action préalablement arrêté conjointement par les présidents des assemblées communales (APC) concernées et le responsable du bureau d'hygiène communal. Dans ce même cas, le bureau d'hygiène communal est implanté sur le territoire de la commune la plus peuplée. Toutefois, le siège du bureau d'hygiène communal peut, après accord des présidents des assemblées populaires communales (APC) concernés, être fixé sur le territoire de la commune offrant les meilleures conditions d'accueil du personnel.