Les prix du pétrole grimpaient encore hier, en cours d'échanges européens, alors que des tempêtes au large des Etats-Unis pourraient perturber la production, tandis que les pertes des exportations iraniennes inquiètent toujours. Dans la matinée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 79,19 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,04 dollar par rapport à la clôture de la veille. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour le contrat d'octobre, prenait 1,20 dollar à 71,00 dollars. Dans la matinée, le Brent a touché son plus haut, en près de deux mois à 79,28 dollars, tandis que le WTI a culminé à 71,22 dollars, son plus haut depuis plus d'un mois et demi. Alors que la référence américaine a été moins recherchée récemment, que le Brent européen, des tempêtes dans le Golfe du Mexique menacent de perturber l'activité pétrolière. «Deux plateformes (au large des côtes américaines, ndlr) ont déjà dû fermer et les raffineries se préparent», a commenté Stephen Innes, analyste chez Oanda. La tempête Gordon, actuellement au large de la Floride, devrait se transformer en ouragan, avant de toucher les cotes dans la nuit de mardi à mercredi, mais devrait perdre de sa puissance au fil des heures, selon le Centre national des ouragans (NHC). «Aucune altération de la production de pétrole ou de gaz n'est à prévoir», ont tempéré les analystes de Commerzbank, qui notent que la saison des tempêtes tropicales, affecte relativement peu les Etats-Unis, après avoir ébranlé son industrie l'année précédente. Par ailleurs, comme depuis plusieurs semaines, le marché s'inquiète de voir les exportations iraniennes reculer, en amont des sanctions de Washington sur le pétrole de Téhéran. Ces sanctions auront un effet durable sur le troisième producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), jugent les analystes de Barclays. Ils estiment que la production iranienne «pourrait reculer jusqu'à moins de 3,5 millions de barils par jour d'ici à 2020», soit sous le niveau atteint lors des sanctions précédentes, et en retrait par rapport au 3,8 millions de barils par jour atteints au deuxième trimestre 2018, selon les données de l'Opep.