Avec l'objectif de connaître la situation du marché pétrolier international et d'œuvrer au maintien de son équilibre et de sortir avec des décisions unifiées, les travaux de la 10e réunion du Comité ministériel conjoint de suivi de l'accord de réduction de la production pétrolière des pays de l'Opep et non-Opep (JMMC) ont été lancés hier à Alger. Dans son allocution d'ouverture, le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni a estimé hier qu'il relève de «l'intérêt des producteurs, de l'industrie pétrolière et des consommateurs de capitaliser leurs efforts positifs et d'assurer une transition souple afin de ne pas déstabiliser le retour en cours à l'équilibre du marché». Mustapha Guitouni a également appelé hier au maintien d'un dialogue permanent entre les pays producteurs et consommateurs. Il s'agit «de pérenniser notre coopération et de maintenir les bases d'un dialogue permanent non seulement entre les pays Opep et non Opep mais également, et surtout, entre les pays producteurs et consommateurs», a-t-il précisé. Abordant la mise en œuvre de la Déclaration de Coopération Opep-non Opep, adoptée par les 25 pays producteurs de pétrole, M. Guitouni a relevé que «des doutes non justifiés pesaient sur leur capacité collective à agir efficacement pour éliminer l'excédent des stocks et restaurer l'équilibre du marché pétrolier». Dans ce sens, Mustapha Guitouni a souligné que le Comité ministériel conjoint de suivi de l'accord de réduction de la production pétrolière des pays de l'Opep et non-Opep (JMMC) et son organe technique (JTC) constituent les outils d'une «bonne gouvernance qui donne au marché pétrolier une visibilité nécessaire et plus de transparence notamment sur le niveau mensuel d'offre des 25 pays signataires», ajoutant que «nous avons tous ensemble fait preuve de leadership, de flexibilité et de bonne gouvernance». Par ailleurs, le ministre émirati de l'Energie et de l'industrie, Souhail Mohamed Al Mazraoui, a estimé que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) «n'est pas une organisation politique et son rôle consiste plutôt à stabiliser le marché pétrolier (et) n'est pas concernée par les pressions politiques». En réponse au message de Donald Trump envoyé via tweeter, accusant l'Opep de «pousser pour des prix du pétrole toujours plus haut», Souhail Mohamed Al Mazraoui, a répliqué que l'Opep «n'est pas chargée de faire hausser ou baisser les prix du brut mais plutôt de stabiliser le marché». De son côté, le ministre saoudien de l'Energie, Khaled El Falah s'est dit confiant quant à une offre pétrolière suffisante, précisant que l'«on est satisfait du travail qui a été fait entre les producteurs Opep et non Opep. Je demeure confiant qu'il y ait suffisamment d'offre en prenant des mesures appropriées pour le long terme». Aussi, ce dernier a insisté sur le fait que son pays «n'influence pas les prix (et) il n'existe pas d'accord pour augmenter la production», tout en estimant qu'un baril à 80 dollars est «favorable aux producteurs et consommateurs». Il convient de souligner que le Comité ministériel conjoint de suivi de l'accord de réduction de la production pétrolière des pays de l'Opep et non-Opep (JMMC) ne peut prendre de décision, c'est un organe de concertation. C'est lors de la prochaine réunion de la Conférence ministérielle de l'organisation, prévue le 3 décembre prochain, que les 15 pays Opep pourront décider d'une augmentation ou non de la production de pétrole. Pour le ministre de l'Energie russe, Alexandre Novak, il s'agit d'élargir la coopération entre les pays producteurs de pétrole au sein et hors OPEP pour réaliser une stabilité à long terme sur le marché mondial. Alexandre Novak n'a pas manqué de relever que la Russie est capable de procéder à l'augmentation de sa production. «Il y a la possibilité de rétablir la production et de l'augmenter davantage. Un partenariat à élargir Mais en premier lieu, ce sont les compagnies qui doivent modifier leurs projets si elles observent des tendances de long terme sur le marché. J'estime qu'il peut s'agir de plusieurs centaines de milliers de barils», a-t-il déclaré, ajoutant que «tout dépendra de la situation sur le marché. Nous voudrions qu'il soit équilibré. Il faut faire tout pour qu'il soit équilibré». Concernant les marchés pétroliers, Alexandre Novak a estimé que «bien que la situation des marchés pétroliers est meilleure actuellement aussi bien pour les consommateurs que les producteurs, nous devons éviter les défis susceptibles d'influer sur les deux parties», en faisant remarquer l'impact mondial qu'auront les «sanctions imposées par certains pays et les guerres commerciales». A l'image de Mustapha Guitouni, Alexandre Novak a estimé nécessaire de préserver l'équilibre du marché pétrolier. «Toutes les parties sur le marché, aussi bien producteurs que consommateurs, attendent de nous le respect de notre engagement et l'approche que nous avons dégagée pour préserver l'équilibre du marché mondial à long terme», a déclaré M. Novak, soutenant qu'«à l'approche de la fin 2018 (date d'expiration de l'accord de réduction de la production pétrolière), il est nécessaire de réfléchir sérieusement à l'élargissement de notre partenariat pour faire face aux nouveaux défis actuels et futurs». Abondant dans le même sens, le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), Mohammad Sanusi Barkindo, a affirmé qu'«il y aura des points communs pour garantir la stabilité qui donneront lieu aux décisions devant sanctionnées la réunion OPEP non-OPEP». Pour rappel, lors de la rencontre de décembre 2016 à Vienne, les pays de l'OPEP et non OPEP, notamment la Russie se sont entendus sur la réduction de la production de 1,8 million de barils/jour à partir de janvier 2017. Ce qui a grandement contribué à l'amélioration des niveaux des prix à plus de 70 dollars/baril, d'où la reconduction de cet accord jusqu'à fin 2018.