Le compositeur et le maestro de l'orchestre-pilote de Constantine et de l'orchestre de l'émission ‘Alhane wa chabab' Chérif Mahmoud, l'artiste aux 250 compositions a entamé l'écriture de l'histoire des musiciens et des chanteurs de Batna . Le compositeur et chef d'orchestre Cherif Mahmoud a entamé une série d'enregistrements sur Vidéo qu'il publie sur Facebook. Il s'agit de biographies des artistes de Batna ayant marqué la culture de cette ville ou toute l'Algérie. Ces films sont réalisés dans le but de préserver l'histoire de la culture à Batna et en Algérie. Selon l'artiste, cette écriture de l'histoire des paroliers, compositeurs, instrumentistes et chanteurs de la ville de Batna constituera un réseau documentaire de la mémoire de la vie culturelle en Algérie. L'objectif essentiel est de combattre l'oubli, d'éviter l'éclatement de la mémoire, voire une mémoire menacée d'amnésie, de disparition, surtout d'assurer la transmission de la mémoire et d'accéder par la même occasion à une meilleure compréhension de la culture à Batna. Biographies Il précise : «le temps nous interpelle et nous presse d'écrire des biographies des artistes, ne serait-ce que quelques modestes éclairages sur leurs vies, avant que la mémoire ne les efface, et que les souvenirs de ces hommes tombe dans l'oubli à jamais. Ces artistes se passent de nos vains hommages, en revanche nous, nous ne pourrons pas nous passer de leurs services rendus. Par ce modeste travail, nous n'avons nullement l'intention, ni de les ressusciter, ni de le pérenniser, ni de les inscrire sur les listes des immortels, ni de faire d'eux des héros, mais cet hommage nous honore», et :«le peuple qui honore ses fils éminents, comme dit le dicton, s'honore lui-même, car le peuple, qui ne sait être reconnaissant, ne peut ni se targuer de noblesse, ni prétendre à ce que ses fils se sacrifient pour son bien». Le temps presse. Mahmoud nous exhorte à agir, à faire «juste un premier pas…et le reste suivra». Le célèbre Lao Tse n'écrit-il pas que «le voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas…». C'est le conseil prôné par Chérif pour commencer l'écriture de l'histoire des artistes à Batna, laquelle, malheureusement, jusqu'à ce jour, n'est pas encore écrite, ni pendant la colonisation, ni après l'indépendance, comme si la culture à Batna n'a jamais existé. Le constat est affligent ! L'histoire des artistes à Batna n'a pas été écrite et continue à ne pas bénéficier de l'intérêt des autorités publiques et même au sein des artistes. Victime d'une culture populaire basée sur l'oralité, non consignée par des écrits, la culture dans la wilaya de Batna souffre d'une amnésie rétrograde. Eviter l'amnésie Si les choses perdurent en leur état et l'entêtement persiste à ne pas transcrire ce qui reste, l'ennemi de la mémoire et le temps finiront par tout effacer et la ville finira par se réveiller un jour, atteinte non d'une amnésie partielle, mais beaucoup plus, d'une amnésie globale. Comme chacun de nous sait, la culture à Batna n'a pas «surgi du néant». Plutôt elle a une histoire comme dans toutes les wilayas du pays et peut-être beaucoup plus. Si les hommes de culture arrivent à faire parler le temps et le sortir de son silence, il aura beaucoup à nous raconter. L'heure est d'éviter l'ajournement, cette fâcheuse tendance que nous avons à reporter notre tâche au lendemain et de nous mettre au travail sans plus tarder, à agir avant que la mémoire ne s'efface pour préserver cet héritage et le transmettre aux générations de demain. Il est temps de le perpétuer et lui éviter l'oubli, parce que «les paroles s'envolent et les écrits restent», comme écrivait Horace. L'histoire du théâtre Désormais l'histoire s'écrit au présent, parce que l'ennemi du temps risque de l'effacer. Batna est avertie, comme écrit Jean-Pierre Guningané, «Celui qui n'a pas de passé ne peut prétendre exister aujourd'hui et rêver à un avenir quelconque». Alors, il est temps de commencer par un simple premier geste. Le plus urgent est de commencer, à reconstruire l'histoire de la culture à Batna pour la réhabiliter et la transmettre aux générations futures. Les responsables de la culture de la wilaya de Batna et les spécialistes de l'Université El-Hadj Lakhdar sont appelés à réagir. Le livre que prépare Mahmoud Cherif peut être enrichi par tous les témoins, par l'apport de toute information constructive et informative (envois des biographies des artistes, des photos, des documents au maestro Mahmoud Chérif par voie du Facebook). Il faut noter par ailleurs, que l'histoire du théâtre dans la wilaya de Batna, n'a, à ce jour, jamais fait l'objet d'étude . Ce livre constituera plus tard un réseau documentaire pour la mémoire de la culture à Batna.