Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a adopté, hier, une résolution permettant de prolonger d'un an l'enquête sur les allégations de crimes de guerre au Yémen, malgré l'opposition de l'Arabie saoudite. La résolution, proposée par la Belgique, le Canada, l'Irlande, le Luxembourg ainsi que les Pays-Bas et soutenue par l'Union européenne, a été adoptée par 21 voix sur les 47 Etats au Conseil. Le groupe d'experts, présidé par le Tunisien Kamel Jendoubi, dit que les frappes de la coalition menée par l'Arabie Saoudite ont causé le plus de victimes civiles directes. Ce groupe d'experts a été créé il y a un an par le Conseil, grâce au soutien des pays arabes. Mais l'Arabie saoudite et ses alliés, ont, cette fois, refusé de soutenir la résolution, et demandé que le texte soit voté. Beaucoup d'efforts ont été faits pour parvenir à un consensus, cependant, le projet de résolution n'a pas reflété nos préoccupations légitimes, a dit l'ambassadeur saoudien auprès de l'ONU, Abdulaziz Alwasil. Il a également mis en exergue, le fait que le rapport des experts n'était pas équilibré. L'Arabie saoudite, qui dirige une coalition contre le Yemen, recourt à des moyens militaires disproportionnés contre les civils, dont les frapes aériennes. Des milliers de civils du Yemen ont été tués par la coalition, dit l'ONU. La coalition est accusée de crimes de guerre. L'ONU a décidé de lancer une enquête, mais l'Arabie saoudite a refusé. Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a décidé, il y a un an, après des négociations ayant duré plusieurs années, et ayant permis d'obtenir le soutien du Yémen et des pays arabes, d'envoyer des experts internationaux chargés d'enquêter sur les allégations de crimes de guerre au Yémen. L'ONU, qui dit que le Yemen est la pire crise humanitaire, avec les frappes menées par la coalition dirigée par l'Arabie saoudite, a décidé du prolongement de l'enquéte, tandis qu'une plainte a été déposée par une organisation non gouvernementale à la CPI, contre l'Arabie saoudite pour crimes de guerre. Les Emirats arabes, qui participent aux agressions contre le Yemen ont été acusées, en juillet, par l'organisation non gouvernementale Amnesty International, de torture dans des prisons au Yémen. L' ONG dit que de nombreux hommes ont été arrêtés de manière arbitraire, et détenus par les forces émiriennes et yéménites, qui agissent en dehors de l'autorité de leur gouvernement. Les Emirats arabes, eux, ont démenti diriger des prisons au Yémen. Les crimes contre les civils continuaient, malgré la diplomatie lancée par l'ONU pour la relance des pourparlers de paix. L'ONU a appelé à des pourparlers de paix à Genève, mais n'ont pas eu lieu, et la coalition dirigée par l'Arabie saoudite mène des frappes dans le gouvernorât de Hodeida. La coalition dirigée par l'Arabie saoudite mène, depuis mars 2015, une attaque contre le Yemen. Des milliers de civils ont été tués. La Belgique a décidé d'annuler la coopération militaire avec l'Arabie saoudite, pour les crimes de guerre commis contre les civils. Le projet de résolution pour la prolongation de l'enquête sur les crimes de guerre commis contre les civils au Yemen a été déposé par un groupe de pays européens et par le Canada.