L'Arabie saoudite qui a dit que le journaliste opposant Jamal Khashoggi a quitté le consulat d'Istanbul a reconnu qu'il a été tué dans l'enceinte du consulat. Riyad qui a dit que le journaliste a été tué pendant une bagarre a dit, après, que le meurtre du journaliste a été prémédité. L'Arabie saoudite a menti publiquement, avouant sa responsabilité dans ce crime d'Etat. Nombre de pays l'ont dit : l'Arabie saoudite n'est pas crédible. On peut aisément leur donner leur raison, puisque la monarchie des pétrodollars a menti publiquement. Au lendemain du meurtre du journaliste opposant saoudien Jamal Khashoggi, l'Arabie saoudite a dit qu'il a quitté le consulat d'Istanbul. La réalité est que le journaliste a été tué au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul. Le procureur général de l'Arabie saoudite a également dit que le journaliste a été tué pendant une bagarre qui a eu lieu au consulat. Le président turc a démenti et dit que le meurtre du journaliste a été prémédité pour qu'ensuite le procureur général reconnaisse que le meurtre était prémédité. L'Arabie saoudite a menti publiquement, confortant la thèse de l'assassinat politique. Un crime d'Etat L'Arabie saoudite a rejeté hier la demande d'Ankara d'extrader les Saoudiens accusés d'avoir assassiné le journaliste Jamal Khashoggi. Sur la question de l'extradition, ces individus sont des citoyens saoudiens. Ils sont détenus en Arabie saoudite, l'enquête est menée en Arabie saoudite et ils seront poursuivis en Arabie saoudite, a dit le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir, lors d'une conférence sur la sécurité à Manama. Il oppose ainsi une fin de non-recevoir à la Turquie qui réclame que les suspects soient extradés pour être jugés sur son sol. Journaliste saoudien critique du palais, Jamal Khashoggi, mort à 59 ans, vivait aux Etats-Unis depuis 2017 et collaborait avec le Washington Post. Il a été tué le 2 octobre au consulat saoudien à Istanbul. Selon des responsables turcs, il a été victime d'un assassinat soigneusement planifié et perpétré par une équipe d'agents venus de Riyad. Après avoir nié sa mort, les autorités saoudiennes, sous la pression internationale, ont fini par admettre qu'il avait été tué au consulat lors d'une opération «non autorisée», soutenant que le prince héritier Mohammed ben Salmane n'était pas au courant. Ce dernier a publiquement dénoncé le meurtre et le procureur général saoudien Saoud ben Abdallah Al-Muajab, attendu dimanche à Istanbul, a évoqué jeudi pour la première fois le caractère «prémédité» du meurtre. Le Parlement européen a dit que le prince d'Arabie saoudite était certainement au courant du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi. Lorsqu'une nation cesse de respecter les normes internationales et la loi, elle affaiblit la stabilité régionale au moment où elle est la plus nécessaire, a ajouté le chef du Pentagone : «La question, comme je l'ai dit, fait l'objet d'une enquête. Nous saurons la vérité. Les responsables devront rendre des comptes. Et nous mettrons en place des mécanismes pour nous assurer que ceci ne se renouvellera pas», a indiqué le ministre saoudien des Affaires étrangères. Selon la presse turque, Ankara a partagé avec Mme Haspel des enregistrements vidéo et audio du déroulement du meurtre de Khashoggi. Le fait que Jamal Khashoggi a été tué est une évidence. Mais où est-il ? Où est son corps ?, a demandé vendredi le président turc Recep Tayyip Erdogan. «Ma demande est que tous les responsables impliqués dans cette barbarie, du plus bas au plus haut niveau, soient punis et traduits en justice», a dit Hatice Cengiz, la fiancée du journaliste dans une interview à la chaîne Habertürk TV.