L'ancien Premier ministre français et chargé de la relation économique entre la France et l'Algérie, Jean-Pierre Raffarin, est attendu les 2 et 3 octobre en Algérie, une visite destinée à renforcer le partenariat et le potentiel de collaboration entre les deux pays. Dans cet entretien à l'APS M. Raffarin donne un éclairage sur cette visite et sur les perspectives du partenariat économique entre Alger et Paris. Question : Ce déplacement à Alger intervient moins d'une année après votre dernière visite en Algérie, en votre qualité d'envoyé spécial du Président français pour les relations économiques franco-algériennes afin de lancer le partenariat entre les deux pays. Peut-on savoir plus sur cette visite et les principaux projets qui seront à l'ordre du jour ? Réponse : Ce sera le troisième déplacement en Algérie et la quatrième rencontre avec mes interlocuteurs algériens en moins d'un an. Cette visite s'inscrit dans la mission que m'ont confiée le Président de la République Française et le ministre des Affaires étrangères. Cette mission porte sur des dossiers précis et s'inscrit dans la durée. Après le règlement favorable d'un certain nombre de ces dossiers, mes interlocuteurs algériens et moi nous nous attachons à avancer ou à continuer à progresser sur ceux qui demeurent. Je travaillerai avec le ministre du Développement Industriel et de la promotion de l'Investissement, Amara Benyounes, qui est mon interlocuteur désigné. Je rencontrerai aussi d'autres ministres et aurait l'honneur d'être reçu par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. La nature et le degré d'avancement des dossiers sont différents mais, comme vous le soulignez, ils visent tous à renforcer le partenariat entre nos deux pays, nos entreprises, cela à leur bénéfice mutuel et en ayant à l'esprit les priorités de l'Algérie pour la diversification de son économie, la création d'emplois et la formation professionnelle, le transfert de savoir-faire et des actions communes vers les pays tiers. Question : Votre visite intervient, cette fois-ci, à la veille de la tenue de la première réunion d'un comité intergouvernemental entre la France et l'Algérie, prévue en décembre prochain à Alger. Qu'est-ce que pourrait apporter votre visite dans cette perspective ? Réponse : La visite du Président de la République française à Alger en décembre dernier a été effectivement marquée par la signature d'un accord bilatéral qui met en place des instances de concertation et de décision tant au niveau des ministres que des Premiers ministres. Elles fournissent un cadre pour des rencontres régulières et des contacts à un haut niveau fort utiles pour mieux se comprendre et faire progresser les dossiers. Ma mission est antérieure à ce dispositif, elle porte sur des dossiers bien identifiés et a une durée limitée, même si elle est renouvelable, et permet des contacts rapprochés. La visite d'octobre à Alger û comme celle que j'avais effectuée en novembre 2012, quelques semaines avant celle du Président û fournira l'occasion de faire un point opérationnel avec les interlocuteurs compétents et d'examiner les voies et moyens d'avancer sur les dossiers en cause, qui seront bien sûr repris lors des échéances intergouvernementales de fin d'année. Question : Votre visite intervient aussi quelques jours après le démarrage effectif des travaux de l'usine Renault à Oued Tlelat (Oran). Quelle lecture en faites-vous ? Est-ce que cela confirme, en quelque sorte, votre déclaration d'avril dernier selon laquelle les "vents sont assez favorables" pour la coopération économique algéro-française et que des "beaux exemples" de réussite de ce partenariat sont là pour le prouver ? Réponse : Je crois en effet, comme je le disais en avril dernier, que "les vents sont favorables à la relation algéro-française". Face aux défis auxquels nos deux pays doivent faire face et qui portent en particulier sur la nécessité de tirer le meilleur profit d'une mondialisation qui ne disparaîtra pas et qui est porteuse d'opportunités inédites, de créer des emplois en nombre et en qualité suffisants pour répondre aux besoins de notre jeunesse, de préparer un avenir plus respectueux des valeurs humaines et de l'environnement, nous devons agir ensemble chaque fois que cela est possible et souhaitable. La mise en service du métro d'Alger en novembre 2011 a été un bel exemple de ce que nous pouvons faire ensemble, en dépassant les obstacles et freins qui se présentaient à notre coopération et qui bloquaient la réussite de ce projet. La production prochaine de véhicules Renault en Algérie est également un autre signal fort. Le projet avance bien et, d'ici la fin de l'année prochaine, les premiers véhiculent devraient sortir de l'usine de Oued Tlelat et commenceront à sillonner les routes d'Algérie. L'intégration de la fabrication locale de certains composants dans cette chaîne de production démarre et, là aussi, des résultats importants sont attendus à court et à plus long terme. Je me réjouis également de la cérémonie de pose de la première pierre de la nouvelle usine de Sanofi le 26 septembre dernier à Sidi Abdallah, qui témoigne là encore du bon aboutissement de ce très bel investissement. Ces exemples sont fait pour être suivis par d'autres tant notre potentiel de collaboration est élevé et notre volonté de le mettre en valeur forte.