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Les Tunisiens protestent contre la visite de Ben Salmane: Le prince n'est pas le bienvenu en Tunisie
Publié dans Le Temps d'Algérie le 27 - 11 - 2018

Son image salie par l'affaire du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, le prince héritier d'Arabie Saoudite, Mohammed Ben Salmane n'est pas le bienvenu en Tunisie.
Les Tunisiens ne veulent pas de la visite du prince d'Arabie saoudite et l'expriment. Quelques centaines de manifestants se sont rassemblés, aujourd'hui, avenue Habib Bourguiba, en plein cœur de la capitale, pour crier leur colère face à cette visite. De nombreux slogans ont été, d'ailleurs, levés contre sa venue, programmée ce mardi 27 novembre 2018 : «Dégage !», «On ne veut pas de ton argent», Vous n'êtes pas le bienvenu…» Tous ont estimé que Ben Salmane n'a rien à faire en Tunisie. Une première manifestation s'est tenue également lundi en fin de journée devant le théâtre municipal de Tunis contre la venue du prince héritier saoudien dans le cadre d'une tournée à l'étranger, sa première depuis l'affaire Khashoggi. Meurtre du journaliste Khashoggi et guerre menée par l'Arabie saoudite contre le Yémen sont dénoncés par les Tunisiens.
Le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) a d'ailleurs déployé sur l'entrée du bâtiment qu'il occupe au centre-ville de Tunis une banderole affichant le prince de dos, une tronçonneuse à la main, avec ce slogan : «Non à la profanation de la Tunisie, terre de la révolution». Le prince d'Arabie saoudite est l'ennemi de la liberté d'expression, a fustigé le Syndicat dans la lettre du secrétaire général Soukeina Abdessamad.
Le syndicat s'est dit surpris par la visite du prince héritier Mohamed Ben Salmane qui intervient un mois après l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi dans le consulat du royaume à Istanbul. Selon la Turquie et la CIA, le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, serait directement impliqué dans le meurtre du journaliste et dissident Jamal Khashoggi, ce que Riyad dément catégoriquement. Outre les internautes, des organisations comme l'Association des femmes démocrates (ATFD) ont exprimé leur opposition.
Cette dernière avait également accroché une affiche rejetant la visite. «Non à la venue du bourreau des femmes», a écrit l'ATFD. La présidence dit que la Tunisie reste sur sa position initiale, qu'elle condamne l'assassinat atroce de Jamal Khashoggi, et qu'elle réclame la vérité à ce sujet.
De son côté, le conseiller auprès de la présidence de la République, Noureddine Ben Ticha, a dit que le prince saoudien est le bienvenu en Tunisie, à l'instar des autres dirigeants arabes. Il a, dans ce sens, affirmé l'importance du rôle de l'Arabie saoudite dans la région.
Le prince d'Arabie saoudite, Ben Salmane, entame sa première sortie après le meurtre du journaliste opposant Khashoggi, et se rend aux Emirats, en Tunisie, en Algérie, en Mauritanie et en Egypte.
Les pro-Qatar dénoncent
Depuis le changement politique de 2011, l'antagonisme dichotomique de deux projets apparaît en toile de fond dans tous les positionnements politiques en Tunisie. Celui porté par «l'islam politique», toujours imputé au parti Ennahda en dépit du virage civil et démocratique qu'il a amorcé. En face, un supposé camp «moderniste», avec un spectre englobant, pêle-mêle, le parti présidentiel, Nidaa Tounes, des partis de gauche comme de droite libérale, et d'autres courants post-révolutionnaires. Même s'il apparaît qu'Ennahda, au cœur du pouvoir depuis 2011, n'a pas transformé la Tunisie en Etat islamiste, et que le «modernisme» en action depuis fin 2014 n'a pas enfanté de véritables projets modernistes, les combats politiques continuent de se structurer autour de ces deux paramètres, au détriment de toute réflexion sur les questions d'intérêt national. Eté 2015, la crise fratricide du Golfe prend le monde entier de court, isole le Qatar et jette ses ombres jusque sur la scène politique tunisienne. Le parti Ennahda, historiquement lié aux Frères musulmans, et qui s'était acoquiné avec Doha depuis quelques années, s'accommoda du nouveau virage. Enième avatar pour ceux qui voyaient dans la révolution iranienne de 1979 «un modèle qui guidera tous les hommes libres dans le monde musulman et en voie de développement», avant de se rapprocher et d'être soutenus par l'Arabie saoudite…La rupture s'est faite à l'initiative de l'Arabie saoudite à partir de 2012, avec l'accession au pouvoir des Frères musulmans en Egypte. Jusque-là, les islamistes de la mouvance «frériste» opéraient comme des seconds couteaux, des sherpas ou sous-fifres du wahhabisme. À partir du moment où ils ont commencé à jouer leur propre partition, l'Arabie saoudite a commencé à les envisager comme des concurrents sérieux, en embrigadant ses alliés contre eux, surtout que la Turquie d'Erdogan est entrée en jeu. Il faut comprendre que le Royaume entend être la référence absolue en matière d'Islam, et exercer un contrôle total sur cette religion et notamment sur ses expressions politiques. Les Saoudiens ne peuvent souffrir l'existence d'une autre référence islamiste, surtout si elle pouvait s'avérer plus séduisante. Aussi surprenant qu'il soit, le ferraillement d'une demi-dizaine de pétromonarchies contre l'islamisme n'était qu'une question de temps. Les prémices de l'orage étaient visibles depuis la Tunisie. Dès le début de l'année 2015, entre Tunis et Abou Dhabi, les nuages se sont amoncelés, traduisant la déception des Emiriens de voir Caïd-Essebsi s'allier avec Ennahda. Enième acte de ce nouveau positionnement, Rached Ghannouchi, président du parti Ennahda, comparait en cette fin de mois d'octobre 2018 l'assassinat du journaliste saoudien, Jamal Khashoggi à l'auto-immolation du Tunisien Mohamed Bouazizi, étincelle de la Révolution en Tunisie et du Printemps arabe. Une insinuation portant en germe le votum mortis du régime saoudien, désormais en croisade contre l'islamisme. Des clarifications s'en suivirent de la part de Ghannouchi, s'excusant que le message fût mal compris. À un an des prochaines élections générales, une partie des acteurs politiques, constituée des islamistes, rejoints par les populistes de la mouvance de l'ancien président Moncef Marzouki, assumait un rapprochement avec le Qatar et la Turquie.
Dans leur sillage, une partie de la société civile et des acteurs médiatiques, dans ce pays où la liberté ne va pas sans servitude volontaire. L'opposition à la venue du prince saoudien s'avère, dès lors, une aubaine pour les conservateurs tunisiens qui surferont sur le capital d'antipathie et le label «archaïque» portés par le régime saoudien, pour s'acheter une image de modernité auprès de la frange des indécis.


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