Lancées hier, les négociations concernant le Sahara Occidental sous l'égide de l'ONU, sont un espoir pour le peuple sahraoui, même si le Maroc refuse l'application de la résolution de l'ONU, consacrant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. La délégation du Front Polisario est arrivée hier à Genève, pour entamer des négociations avec le Royaume du Maroc, en vue de trouver une solution définitive au processus de décolonisation du Sahara occidental. Les négociations qui ont repris hier, et continuent aujourd' hui à Genève, entre le Maroc et le Front Polisario, sont un espoir pour le peuple sahraoui pour accéder à l'autodétermination. En 1975, l'Espagne a procédé à la décolonisation de ce territoire. Alors que le peuple réclame l'indépendance, le Maroc contraint l'Espagne à lui céder, fin 1975, le nord et le centre du Sahara occidental. Le royaume récupère la partie sud en 1979, lors du retrait de la Mauritanie. Depuis 1975, le Maroc considère ce territoire comme une province sur laquelle il exerce une pleine souveraineté. En 1976, le Front Polisario, qui s'est créé trois ans plus tôt, proclame l'indépendance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), et entame une lutte armée contre le Maroc. Ce conflit fait des milliers de déplacés, des Sahraouis ayant fui les bombardements marocains, pour s'installer dans des camps du sud-ouest de l'Algérie. Dans les années 1980, le Maroc construit un mur de 2700 km, afin d'éviter les attaques menées par le Polisario. Cet ouvrage est dénoncé par l'opinion publique. En 1991, l'ONU réussit à imposer un cessez-le-feu aux belligérants, et envoie sur place la Minurso, une mission de maintien de la paix. Depuis 1976, le Polisario réclame la tenue d'un référendum d'autodétermination, qui doit, selon lui, régler le conflit né au moment du départ des Espagnols. Une résolution de l'ONU consacre ce droit, et appelle à l'autodétermination, mais le Maroc, soutenu par certains pays, dont l'Arabie saoudite, refuse. Le dernier cycle de négociations directes lancé par l'ONU en mars 2007, s'est enlisé en mars 2012, en raison de désaccords continus entre le Maroc et le Polisario, sur le statut du territoire et sur la composition du corps électoral, pour le référendum d'autodétermination. Depuis 1991, la Minurso, dont la mission est d'organiser ce référendum, n'est jamais parvenue à ses fins. Qui peut voter ? Et comment formuler la question ? Pour l'instant, personne n'a pu s'accorder sur ces deux points. Concernant les négociations de Genève, l'ordre du jour de la réunion reste très vague, et n'évoque que «situation actuelle, intégration régionale, prochaines étapes du processus politique», selon l'ONU. L'approche est de ne pas mettre trop de pression, dit un diplomate, cité par un média. Participeront aux négociations de Genève l'Algérie et la Mauritanie, pays voisins et observateurs. Le responsable du front Polisario en France, Oubbi Bouchraya Bachir, a dit que le peuple sahraoui et sa direction attendent de la rencontre, prévue mercredi et jeudi à Genève, entre le Maroc et le Front Polisario, qu'elle constitue une première étape vers l'exercice du droit à l'autodétermination, à travers un référendum libre et juste, mettant l'accent sur l'attachement du Polisario à cette option, dit le diplomate.