Le grand prix du 9e Festival international du film d'Alger est revenu à Aki Kaurismaki pour son long métrage «L'autre côté de l'espoir» alors que d'autres prix ont été décernés durant la cérémonie qui s'est tenue dans la soirée de samedi à la salle de cinéma ‘Ibn Zeydoun'. Le palmarès du 9e festival international du film d'Alger ( FICA) a été révélé, samedi, lors de la cérémonie de remise des prix aux différents films ayant le plus séduit le jury. Ainsi, dans la catégorie fiction, le Prix Spécial du Jury est décerné au film «Mélancolie Ouvrière» de Gérard Mordillat, et le Grand Prix au film «L'autre côté de l'espoir» de Aki Kaurismaki. Dans la catégorie documentaire, le Jury a décerné une Mention spéciale au film «True Warriors» de Ronja Von Wurmb-Seibel et Niklas Schenck. Le Prix spécial du Jury est revenu au film «Free Men» réalisé par Anne-Frédérique Widmann, et Le Grand Prix du Jury à «I'm not your negro» de Raoul Peck. Le public du FICA à également dit son nom. Les cinéphiles ayant voté lors de cette édition, pour la catégorie fiction ont attribués leurs voix en ex aequo au film palestinien «Wajib» de Anne-Marie Jacir et au film algérien «La voix des anges» de Kamel Iaiche. Pour la catégorie documentaire, c'est également deux documentaires qui ont été plébiscités par le public, à savoir «Libre» de Michel Toesca, ainsi que «Les enfants du hasard» de Thierry Michel et Pascal Colson. A noter qu'aucun des réalisateurs des films primés n'a été présent lors de cette cérémonie. Par contre, les acteurs algériens de «La voix des anges» se sont présentés pour recevoir leurs prix. La Médaille du conseil international de l'audiovisuel et du cinéma a été attribuée, dans la même soirée, au documentaire «Les enfants du hasard» de Thierry Michel et Pascal Colson. Hommage à Salah Haroun La soirée de clôture a été également l'occasion de rendre un hommage appuyé au grand cinéaste tchadien Mahamet Salah Haroun, dont le dernier film qui a été réalisé «Une saison en France» a été projeté au public. Lors d'une conférence de presse animée en marge de la soirée de clôture, Mahamet Salah Haroun est revenu sur le phénomène des migrants dont son film parle. «C'est une véritable tragédie humaine. Je voulais filmer cette tragédie de l'intérieur. Je voulais faire sortir le spectateur de ce cliché qui veut que le migrant est inculte, incapable de travailler ou communiquer avec les autres. Cela alors qu'ils sont souvent diplômés, et disposent de grands bagages intellectuels. Ils fuient la mort, les guerres et la misère. Ce sont des gens qui cherchent à survivre, et pour moi, tant qu'un migrant reste debout, marche vers une destination, c'est qu'il voit toujours une lueur d'espoir qui le guide», dit-il. Etant très flatté de tout l'honneur dont il a été gratifié en Algérie, pays qu'il visite pour la première fois, Mahamet Salah Haroun a déclaré : «j'ai eu plusieurs prix durant ma carrière, mais je vous le dis franchement, celui qui m'a été attribué a Alger est vraiment le meilleur. Mon film ne fait pas partie de la compétition, mais le prix m'a été attribué pour tout mon parcours et mes engagements.» Une réussite De son coté, Zahia Yahi, la commissaire de ce festival a déclaré que «Nous avons placé cette neuvième édition sous la lumière de la magnifique notion de dignité parce que les films programmés l'expriment d'une manière ou d'une autre. Parce que c'est une valeur historique du peuple algérien. Parce qu'enfin, elle nous rappelle cette fameuse phrase de Jean Luc Godard : ‘quand on va au cinéma, on lève la tête'». Même si la cérémonie de clôture du festival s'est déroulée durant la soirée de samedi, pour les amateurs de cinéma qui sont restés sur leur faim, les organisateurs ont programmé, hier, trois projections à la salle Ibn Zeydoun. Le 9e FICA a été une réussite. Rendez vous l'année prochaine inchAllah.