Les amateurs de cinéma ont rendez-vous du 1 au 9 décembre à Alger avec le 9e Festival international du cinéma d'Alger (Fica) dédié au film engagé, qui revient avec une programmation éloignée du cinéma commercial et centrée sur les droits humains, suivant la volonté des organisateurs. 18 films, neuf longs-métrages et 9 documentaires, prennent part à la compétition de cette 9e édition qui prévoit également la projection de cinq courts-métrages et quatre fictions hors compétition. Le cinéma algérien sera représenté par les fictions «La voix des anges» de Kamel Laïch et "Le droit chemin" de Okacha Touita, projetés en avant-première, ainsi que les documentaires «Enrico Mattéi et la révolution algérienne» de Ali Fateh Ayadi et «Choisir à 20 ans», une coproduction algéro-suisse de Villy Hermmann. Entre autres œuvres en compétition dans la catégorie long métrage figurent «Wajib» de la Palestinienne Annemarie Jacir, «Mélancolie ouvrière» du Français Gérard Mordillat, «Rusty Boys» du Luxembourgeois Andy Bausch, «Une saison en France» du Tchadien Saleh Harounou ou encore «L'autre côté de l'espoir» du Finlandais Aki Kaurismäki. Dans la catégorie documentaire sont en lice : «Les silences de Lydie» de la Burkinabé Aïssata Ouamara, «Libre» du Français Michel Tosca, «Central Airport FHT» de l'Allemand Karim Aïnouz et «Les enfants du hasard», coréalisé par les belges Thierry Michel et Pascal Colson. Quatre œuvres, hors compétition, sont également au programme du 9e FICA, «Jose Marti, l'œil du canari» du Cubain Fernando Perez, «Pieds nus dans l'aube» du Canadien Francis Leclerc, le documentaire «L'enfant du diable» de la Française Ursula Wernly-Fergui, outre le dernier-né du réalisateur Rachid Bouchareb «Le flic de Belleville». Introduite au programme en 2017, la catégorie court-métrage ne compte que cinq œuvres dont «Gauche-Droite» de Mouti Dridi, «Black Spirit» de Chakib Taleb-Bendiab ou encore «Bidoun Hawiya» de la Sahraouie Nayat Ahmed Abdesalam. L'humain comme fil rouge Pour la commissaire du Fica, Zhira Yahi, le nombre, «réduit» d'œuvres n'a «pas permis d'ouvrir la compétition et constituer un jury» pour cette catégorie. En prévision de l'édition 2019 du Fica, elle lance, dès à présent, un appel à participation à l'adresse des réalisateurs de courts métrages. Malgré son appellation officielle, (Festival international du cinéma d'Alger), le Fica œuvre depuis 2011 à offrir un «espace exclusivement dédié au cinéma engagé comme l'avait conçu sa fondatrice Khalida Toumi (ex ministre de la Culture)», a rappelé la commissaire du festival qui explique que le choix, pour ce 9e Fica s'est porté sur les «films qui mettent l'humain au cœur de la problématique, sans imposer de thème précis» aux œuvres retenues. Pvoquant la sélection algérienne, elle estime que «produire un film aujourd'hui est une engagement en soi», car, dit-elle, «investir dans une production n'est pas rentable» en l'absence d'un marché et d'une industrie du cinéma en Algérie. A propos de la diffusion des films projetés à l'occasion du Fica, Shira Yahia a affirmé que le projet existait, mais «n'est toujours pas finalisé». Des opérations ponctuelles sont «en cours d'élaboration en partenariat avec le réseau de la cinémathèque algérienne» pour la programmation de ces films à un plus large public, selon elle. Les organisateurs ont par ailleurs annoncé une augmentation du financement accordé par le ministère de la Culture au profit du Fica 2018, complété par l'apport de partenaires et sponsors de cet évènement qui avait, selon leurs estimations, enregistré près de 10 000 entrées lors de la précédente édition.