Le niveau des eaux de pluie a atteint plus d'un mètre, ce qui a fait que les locaux commerciaux du rez-de-chaussée ont été remplis d'eau.Les pluies qui se sont abattues ces trois derniers jours sur la wilaya de Bouira ont causé beaucoup de désagréments aux populations. C'est la panique générale dans plusieurs villages et localités. Au chef-lieu de wilaya, une ville qui devrait être protégée des inondations, plusieurs quartiers ont été submergés d'eau durant la nuit de mercredi. A la cité des 338 logements, qui a été construite sur le lit d'un cours d'eau, les habitants ont passé une longue mauvaise nuit. Le boulevard longeant la cité s'est transformé en une piscine géante. Le niveau des eaux de pluie a atteint plus d'un mètre, ce qui a fait que les locaux commerciaux du rez-de-chaussée ont été remplis d'eau. Des dizaines de véhicules sont également submergés par les eaux. Une cité mitoyenne a connu le même sort. À Belmehdi, une localité située au nord de la ville de Bouira, une population dans une dizaine d'habitations vit un cauchemar depuis le début des intempéries. Les habitants affirment que l'oued, qui devait être canalisé, menace de tout emporter. Ils appellent les autorités locales à intervenir avant qu'une catastrophe ne se produise. Dans le village de l'Oued Bellil, situé à quelques encablures au sud de Bouira, plusieurs familles ont fui leurs maisons, après que les eaux de l'Oued Eddous s'y sont infiltrées. La cité Djurdjura a été également inondée durant la journée de jeudi. Les avaloirs n'ont pas pu contenir les quantités importantes d'eaux pluviales. Ainsi, les familles qui habitent encore les haouchs de l'ancienne ville n'ont pas fermé l'œil durant toute la nuit de mercredi. Les eaux de pluie s'infiltraient à l'intérieur de leurs habitations qui menacent ruine, des maisons datant de l'époque coloniale. «Nous avons eu très peur que le toit de la maison ne s'écroule sur nos têtes. Toute la nuit, nous avons essayé de colmater les fuites et de renforcer le toit», a déclaré l'habitant d'un haouch. Outre le chef-lieu de wilaya, d'autres villages ont été affectés par les intempéries. Plusieurs localités ont été coupées à cause des débordements des oueds. Des axes routiers sont inondés et coupés à la circulation. La RN 05 a été coupée à Bouira et à la gare Aomar. La RN 18 a aussi été inondée au niveau du village Said Abid, suite au débordement de l'oued qui traverse la région. L'eau de pluie a inondé la RN 33 en deux endroits, l'un à proximité du circuit d'auto-école, et le deuxième point à l'entrée de la ville de Haizer. Pour ce qui est des communes de sud de la wilaya, qui ont enregistré des chutes de neige, des villages ont été isolés et les populations font face à la rareté du gaz butane. Des villageois affirment que les bonbonnes de gaz se font rares, notamment au village Meghenine, à Bordj Okhris, et Ouled Gacem et Ouled Tadjine, à Sour El Ghozlane. Les enfants de ces localités froides et isolées n'ont pas rejoint leurs écoles à cause du froid et du manque de commodités. Plusieurs écoles à travers la wilaya n'ont pas ouvert leurs portes aux élèves, parce qu'elles ont été touchées par les inondations. Durant toute la journée de jeudi, une importante coupure d'électricité a eu lieu dans certaines communes, à l'image des communes relevant de la daïra de M'Chedallah. Cette coupure s'est produite après que «le poste source d'Illiten 60/30 KV appartenant à la société algérienne de gestion du réseau de transport de l'électricité (Grte), desservant toute la région de M'Chedallah, a été inondé par les fortes pluies, suite aux éboulements qui ont obstrué les routes», d'après un communiqué de la direction de distribution. Les mêmes services ont décidé d'isoler le poste en question «pour éviter tout amorçage et dégâts au niveau des cellules des postes transformateurs». L'alimentation en eau potable a été également interrompue jeudi, à cause des inondations. Les communes de Haizer, Guerrouma, Z'barbar et plusieurs quartiers et localités relevant de la commune de Bouira, ont été privées d'eau potable, selon les services de l'Algérienne des eaux. Les autorités locales se sont mobilisées depuis les premières heures de la journée de jeudi, pour venir en aide aux populations en détresse. Une cellule de crise a été mise en place par le wali pour parer à toute éventualité, d'autant plus que les intempéries se poursuivront.