Un étudiant «irréprochable», témoignent ses voisins de palier. «Assil est un bon vivant; il aime la vie et se consacre pleinement à ses études», ajoutent-ils. L'assassinat d'un jeune étudiant de 21ans en médecine provoque la colère des étudiants, et lève le voile sur le laisser-aller à l'intérieur des cités universitaires. Dans la soirée du dimanche, Belalta Assil, un jeune étudiant en 3e année à la faculté de médecine, a été sauvagement assassiné à l'arme blanche, dans sa chambre, à l'intérieur de la résidence universitaire «Taleb-Abderrahmane 2» à Ben Aknoun, par deux autres étudiants. Un étudiant «irréprochable», témoignent ses voisins de palier. «Assil est un bon vivant; il aime la vie et se consacre pleinement à ses études», ajoutent-ils. A l'intérieur de la cité universitaire, l'émotion était à son paroxysme. Les yeux embués de larmes, les étudiants agglutinés devant le pavillon où résidait Assil, n'arrivaient pas à réaliser ce qui venait d'arriver. Relatant les faits, le directeur général de l'Office national des œuvres universitaires (ONOU), Farouk Bouklikha, a fait savoir qu'après avoir tué Assil, les meurtriers avaient volé la voiture de la victime, et essayé de sortir de la cité. Une fois à la porte, ces derniers ont été arrêtés par les agents de sécurité, qui avaient reconnu la voiture du jeune étudiant. Pris de panique, les meurtriers ont immédiatement fui les lieux. Alertés par la direction de la résidence pour une affaire de vol, les agents de la sûreté nationale ont été surpris de se retrouver face à un corps inerte de la victime, baignant dans une mare de sang. Les membres de la police scientifique et de la protection civile s'étaient immédiatement déplacés sur les lieux pour ouvrir une enquête. Tard dans la soirée, le ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Tahar Hadjar, s'est rendu sur les lieux pour s'enquérir des circonstances du crime. Une occasion pour les étudiants de lui faire part de leurs préoccupations quotidiennes au sein de cet établissement. Il est à noter que les assassins ont écrit une phrase en anglais avec le sang de la victime sur le mur de sa chambre. Dans le même sillage, Bouklikha a expliqué que les agents de sécurité n'avaient aucun droit de s'introduire dans les chambres des étudiants. Ils s'occupent des entrées est sorties au sein de l'établissement. Selon lui, les étudiants ont leur part de responsabilité dans la préservation de la sécurité à l'intérieur des chambres. Répondant aux dénonciations des étudiants sur la présence de personnes étrangères à l'intérieur des cités, notre interlocuteur a justifié que ces étudiants ont le droit de recevoir des visiteurs. En outre, après l'assassinat d'un ressortissant du Zimbabwe à Annaba, voila qu'un jeune étudiant de 21 ans meurt égorgé dans sa chambre, à l'intérieur de la cité universitaire «Taleb Abderrahmane 2». Le laisser-aller constaté à l'intérieur de ces cités est la cause même de ces drames. L'incompétence des agents de sécurité, le manque d'organisation, l'absence de responsables, font de ces établissements des lieux de délinquance. Hadjar appelé à intervenir Pour une grande partie des étudiants rencontrés sur les lieux, les cités universitaires sont l'antre même de ces fléaux. S'exprimant à ce sujet, le secrétaire général de l'Union générale estudiantine libre (UGEL), Salah Eddine Daouadji, a affirmé hier que ce genre de crime était prévisible, en raison de la l'insécurité qui règne depuis quelques années déjà à l'intérieur de la structure. Après une réunion d'urgence du bureau exécutif de l'UGEL, Daouadji a précisé que le manque d'agents de sécurité à l'intérieur des cités universitaires est l'une des principales causes de ces dérapages. «Comment cinq agents peuvent-t-ils assurer la sécurité de plus de 1000 étudiants ?», s'interroge-t-il. En effet, plusieurs actes de vols, de violence et même de viols ont été signalés à plusieurs reprises par les résidents, sans que l'administration de la cité universitaire ne prenne des mesures. Dans ce sens, l'UGEL appelle le premier responsable du secteur à intervenir rapidement pour remédier à cette situation en trouvant des solutions adéquates. Par ailleurs, un rassemblement de plusieurs centaines d'étudiants a été organisé à la faculté de Médecine Ziania à Alger, à la mémoire de l'étudiant assassiné. Une minute de silence a été également observée. Vers la mi-journée, les étudiants ont organisé une marche silencieuse et une chaîne humaine, entre la faculté de Médecine et la cité universitaire située à Ben Aknoun. Le portail principal de la Faculté a été, dans un premier temps, bouclé par les forces de l'ordre, pour empêcher le cortège des étudiants de sortir, mais ces derniers ont finalement été autorisés à le faire.