Après ce que d'aucuns avaient qualifié de prise d'otages d'un groupe d'étudiantes du département des sciences de la communication de la cité Plaine-Ouest, à Annaba, commise dans un autobus de transport, les malfrats ont récidivé dans la nuit de ce vendredi. Rappelons que cette prise d'otages avait eu lieu début mars à l'intérieur d'un autobus de transport des étudiantes. Les auteurs avaient opéré en plein jour et à une dizaine de mètres du portail d'entrée de ce département. Sous la menace de leurs armes blanches, dont un sabre, ils avaient forcé les étudiantes à leur remettre tout ce qu'elles possédaient comme objets de valeur. Cette fois, les malfrats ont effectué une véritable razzia en violant, vendredi 18 mars, à 22h30, l'enceinte de la résidence universitaire de Sidi Achour, à Annaba. Munis d'armes blanches, dont des sabres, en état d'ivresse ou sous l'effet de drogues, ils avaient tenté de prendre d'assaut les chambres des filles. Pour les uns, ces assaillants visaient les biens personnels des résidentes. Pour d'autres, ils ciblaient et les biens et l'intégrité physique des étudiantes. Désarmés, isolés et sans téléphone, les agents de sécurité se sont opposés aux assaillants. Après plus d'une demi-heure de combat à mains nues et au péril de leur vie, les agents de sécurité sont arrivés à les faire fuir. Blessés, des agents ont été évacués vers les urgences du centre hospitalier Ibn Rochd. Plusieurs filles ont été choquées par l'apparition d'individus armés, selon des étudiants, de sabres, de couteaux et de haches. Cette énième violation de l'enceinte universitaire a entraîné des réactions en chaîne. Hier, les associations ont adressé aux autorités locales et à la presse un communiqué commun. L'UNEA, le SNE, l'UGEL, l'AREN et l'UNJA ont exprimé leur inquiétude face aux agressions dont sont victimes les étudiants. Elles ont souligné la nécessité de mettre en place des patrouilles de police régulières dans et autour de l'enceinte universitaire, de procéder à la fermeture des logements achevés situés à proximité de la résidence universitaire servant de refuge aux délinquants, de qualifier d'acte criminel toute violation d'une résidence universitaire, de condamner sévèrement de tels actes et d'armer les agents de sécurité. « Il est nécessaire que les étudiants bougent pour être sérieusement pris en charge en matière de sécurité. Nous avons l'impression que ces incursions suivies d'agressions des étudiants par des bandes de délinquants sont banalisées. Le manque de réaction des services concernés les a encouragés à devenir de plus en plus violents. Maintenant si l'Etat est dans l'incapacité d'assurer notre sécurité, nous allons nous organiser en milices et qu'on ne vienne pas nous demander des comptes », a déclaré un étudiant de la faculté de Sidi Achour.