Une fois de plus, le peuple algérien a donné une leçon de démocratie et de retenue à ceux qui doutaient de sa maturité. Ceux qui prédisaient les scénarios des plus pessimistes doivent revoir leur copie et se rendre à l'évidence que les hypothèses avancées sont loin de la réalité. Entendre les manifestants scander «l'Algérie n'est pas la Syrie», «Silmia, silmia» ou «Djazair Hourra démocratia» démontre que la donne politique en Algérie est aux antipodes de celles des autres pays ayant connu le printemps arabe. Le «printemps» algérien n'en sera que plus beau, et la mise sous tutelle de cette jeunesse avide de liberté est désormais dépassée. L'attitude des forces de sécurité est également à relever. Se contentant d'encadrer les manifestants, et parfois à les empêcher d'accéder à certains lieux sensibles, comme la présidence de la République et les sièges de l'APN et du Conseil de la nation, les URS auront assumé pleinement leur mission républicaine de maintien de l'ordre public. Un comportement exemplaire de part et d'autre, qui évince d'un revers de la main les images, parfois montages grossiers de certaines chaînes françaises qui ont pris le soin de mettre sous le boisseau le caractère pacifique des marches. En effet, les quelques images montrant des manifestants courir d'une place à l'autre après le lancement d'une rare grenade lacrymogène dénote de la volonté de ces mêmes chaînes à faire accroire à des débordements. Une manipulation de l'image qui n'a pas eu raison du sang-froid des algériennes et algériens, déterminés à inscrire leur action dans un cadre empreint de sérénité…