Pour commémorer le 25e anniversaire de la disparition de l'homme de théâtre, Abdelkader Alloula (1939-1994), le Théâtre régional d'Oran (TRO) a tracé un riche programmé qu'il a inauguré samedi, avec la présentation d'une nouvelle reprise de la pièce «Ledjoued» (les généreux) proposée par la compagnie artistique locale «Istijmem». Un public nombreux a tenu à assister à cette version rafraîchie de l'une des oeuvres majeures du défunt dramaturge, dont la création remonte à 1985. Plusieurs jeunes comédiens, dont Rihab, la fille du regretté Alloula, sont distribués dans cette production qui a vu le jour à la faveur du partenariat entre le TRO et la Fondation «Abdelkader Alloula». La mise en scène est signée par Jamil Benhamamouch, neveu d'Alloula, qui a choisi d'ouvrir sur une chanson au rythme de la musique du genre Reggae, inaugurant ainsi l'oeuvre qui explore la société avec humour, en prenant prétexte des conditions professionnelles de ses personnages. Plusieurs anciens compagnons d'Alloula se sont félicités de la reprise de Ledjoued, à l'instar du comédien Abdelkader Belkaïd, qui a campé un rôle dans la première version (1985), et d'Azri Ghaouti, qui fut metteur en scène assistant du regretté dramaturge. La compagnie «Istijmem» a à son actif plusieurs contributions visant à perpétuer le répertoire d'Alloula, comprenant des représentations d'autres pièces, dont «Ettoufah», qui fut jouée aux Etats-Unis en 2016, après avoir été traduite en anglais. Cette pièce fut écrite par Alloula en 1992, dans le sillage de sa célèbre trilogie composée de «Lagoual» (les dires, 1980), «Ledjoued» (les généreux, 1985) et «El-Lithem» (le voile, 1989). Ledjoued était encore à l'affiche hier soir dans la même salle. La commémoration comprend aussi la présentation, le 16 mars, d'une nouvelle création intitulée «Arlequin, valet de deux maîtres», du défunt Alloula. Cette prochaine représentation, coproduite par le TRO et le Théâtre national d'Alger (TNA), verra la montée sur scène de plusieurs jeunes espoirs du théâtre national, sous la direction du metteur en scène Ziani Cherif Ayad, qui propose une nouvelle version de la même pièce par Alloula en 1993. Abdelkader Alloula s'est éteint le 10 mars 1994 à Oran, victime d'un lâche attentat terroriste.