«Ceux qui ont participé aux marches populaires ont été entendus par le Président», a-t-il affirmé lors de son passage hier, dans une émission spéciale de la chaîne 3 Le nouveau vice-premier ministre, Ramtane Lamamra, a affirmé hier, que par le fait que le président Bouteflika ait procédé au report de l'élection présidentielle, il «a répondu aux appels du peuple». «Ceux qui ont participé aux marches populaires ont été entendus par le Président», a-t-il affirmé lors de son passage hier, dans une émission spéciale de la chaîne 3, assurant que «l'aspiration la plus profonde est celle du changement du système». Lamamra, qui justifie le report des élections par, notamment, la sécurité dans la région, affirmera qu' «à propos du passage dans le message du président», où il a dit qu'«il n'a jamais été question pour moi d'un 5e mandat», qu'en réalité, «il a dit le 3 mars, que c'est la conférence nationale qu'il fixe la date de sa mission». Interrogé sur «l'inconstitutionnalité», de la prorogation du mandat de Bouteflika, Lamamra a toutefois botté en touche, en l'expliquant par des raisons «politiques», et en faisant le parallèle avec la démission de Zeroual. «Quand Zeroual avait décidé de raccourcir son mandat, beaucoup de juristes avaient dit que ce n'était pas prévu par la Constitution», rappelle-t-il, assurant que la décision de Bouteflika était «dans l'intérêt de la nation». «Il ne faut pas concevoir le droit comme un obstacle», a-t-il dit. «Il ne s'agit pas de rester au pouvoir quelques mois en plus», dit-il, avant d'affirmer que «lorsque la patrie perd, personne ne gagne». Pour lui, interrogé sur le rétablissement de la confiance entre les gouvernants et les gouvernés, il se contentera de dire que «le président a reporté l'élection, en réponse à une demande pressante de la population». A propos de la création commission électorale indépendante, Lamamra assure qu'elle «se fera incessamment», tout en soulignant que «toutes les institutions de la république continueront à fonctionner normalement jusqu'à l'élection d'un président», démentant par la même la dissolution du Parlement. Assurant que le chef de l'Etat a «intégré la non tenue de la présidentielle dans une approche globale», Ramtane Lamamra s'est longuement exprimé sur la Conférence nationale «inclusive» qu'a proposée Bouteflika, mais qui a été rejetée, tout comme le report de l'élection, par la rue. Tout en annonçant l'organisation de débats publics dans tout le pays, Lamamra assure qu'«il y aura des consultations préalables à la conférence nationale», qui représentera «équitablement les différentes composantes de la société algérienne». Il s'agit aussi, selon lui, «d'aller vers le peuple, de recueillir les propositions, permettre aux jeunes de participer avec les moyens technologiques». Il s'agit également «de dialoguer, tout en étant attentif aux aspirations de la jeunesse», dit-il, non sans reconnaître que «la société algérienne a bien progressé». «Les participants (à la conférence) devraient ne pas être élus, mais venir de consultations qui permettraient cette représentation, que le président a qualifié d'équitable», a-t-il expliqué. En réponse à une partie de l'opposition qui réclame l'instauration d'une deuxième République, il dira : «je suis tenté de dire que la conférence est une réponse du Président, à ceux qui demandent une constituante». Il explique la différence entre la conférence nationale et l'assemblée constituante : «je n'en vois qu'une seule différence. L'assemblée constituante est constituée de délégués élus, avec un mandat spécifique pour l'élaboration d'une constitution», dit-il. Lamamra, qui souhaite la participation de la diaspora algérienne à la conférence nationale, assure que le gouvernement dont il fait partie «souhaite être un facilitateur, pas un organisateur de la conférence nationale». Au sujet du nouveau gouvernement, Lamamra assure qu'une fois formé, «il va lancer des consultations» et promet «de nouveaux visages». Dans ce contexte, et tout en affirmant qu'«il n'y a pas de tractations avec l'opposition», il souhaite toutefois sa présence dans le gouvernement. «Si des éléments de l'opposition et de la société souhaitent être présents au gouvernement, ils sont les bienvenus», a-t-il formulé, assurant que «le gouvernement qui sera formé doit prendre des décisions importantes».