De par la diversité de son écosystème, la richesse de ses cultures et ses ressources hydriques, conjuguées aux efforts consentis par l'Etat pour son développement économique, la wilaya de Ghardaïa, qui s'apprête à accueillir samedi le Premier ministre Abdelmalek Sellal, est en passe de devenir un "hub" économique régional de premier plan dans le secteur de l'agriculture et de l'élevage. Connue pour son patrimoine matériel et immatériel universel classé, la wilaya de Ghardaïa a connu une grande mutation dans divers secteurs suite aux différents investissements étatiques qui lui ont été accordés pour lui permettre d'assurer un développement durable, créateur de richesse. Située sur un axe principal reliant le nord au sud du pays, la wilaya de Ghardaïa, qui s'étend sur plus de 84660 km2 pour une population de 420.000 habitants, a connu, entre 1999 et 2010, un important effort d'investissement estimé à plus de 132 milliards de dinars pour la mise à niveau de tous les secteurs. En dépit de ces efforts, elle a du enregistrer, en octobre 2008, une période de répit forcé suite aux inondations qu'a connues la région, amenant les pouvoirs publics à lancer un programme spécial pour venir en aide aux sinistrés et y effacer les stigmates de cette calamité naturelle. Plus de 40 milliards DA ont été alloués pour ce programme d'urgence, afin de prendre en charge les sinistrés, la reconstruction des infrastructures fragilisées par les inondations et l'élimination des sources et causes des crues cycliques de Oued M'Zab, par la création de digues, le calibrage de l'oued et l'élimination de toute construction dans le lit de l'Oued. La wilaya de Ghardaïa a ensuite amorcé la reprise d'un développement créateur de richesse pour sa population. De nouvelles perspectives s'ouvrent à elle, notamment dans les secteurs de l'agriculture, de l'hydraulique et de la PME-PMI, estiment les responsables de cette région. Pour financer des investissements d'utilité publique et booster le développement économique amorcé, plus de 71 milliards DA ont été retenus au titre du quinquennal 2010-2014, dont une part prépondérante pour le secteur des Ressources en eau. Important programme de développement de l'hydraulique Outre l'achèvement du mégaprojet d'assainissement et de protection de la vallée du M'Zab contre les crues cycliques, ont été prévus des ouvrages de protection et le dallage de l'oued M'Zab sur près de 2,5 km, la réhabilitation et la rénovation des réseaux d'AEP et assainissement frappés de vétusté, à l'origine d'une perte appréciable de la ressource hydrique, outre l'extension des réseaux d'AEP et d'assainissement des nouveaux quartiers créés dans les différents localités de la wilaya, la mobilisation de l'eau pour répondre à la demande croissante de la population et de l'agriculture et la création de quatre stations de lagunage. La wilaya de Ghardaïa compte plus de 82.264 abonnés au réseau de distribution de l'eau potable, soit un taux de 95%, 110 forages, 92 réservoirs avec un réseau de distribution d'AEP de 1163 Km et d'un réseau d'assainissement de près de 1000 Km avec un taux de raccordement de 74%. De nouvelles perspectives s'ouvrent aussi pour le secteur de l'Agriculture, avec l'entrée en service de quatre stations de lagunage à Berriane, Guerrara, Ghardaïa et El-Menea, dont les eaux épurées seront destinées à l'irrigation de nouveaux périmètres agricoles d'une superficie cumulée de plus de 1000 hectares mettant ainsi fin aux contraintes d'irrigation auxquelles étaient confrontés de nombreux agriculteurs. Considérée comme l'ossature principale de l'économie locale, l'agriculture a réalisé des avancées importantes dans la wilaya Ghardaïa, qui est devenue une référence en matière d'autosuffisance alimentaire et pour la qualité de ses produits agricoles. Ce statut se justifie par l'extension de la surface agricole utile (SAU) passant de 12.230 hectares en 2000 à 26519 ha en 2008 pour atteindre en 2013 une superficie de 32.745 ha à 100% irrigués, avec 13.710 exploitations et une population vivant de l'agriculture estimée à 25.500 âmes, soit 25% de la population active de la wilaya, selon les statistiques de la Direction des services agricoles (DSA). Malgré son climat aride et sa faible pluviométrie, la région a connu un engouement des investisseurs agricoles, encouragés par les facilitations d'acquisition de terre et la mobilisation des ressources hydriques au profit du secteur agricole. L'Etat a réalisé à travers la wilaya 292 forages, 5.907 puits, 2.091 bassins de stockage d'eau d'une capacité globale de 213.100 m3, en plus de 495 km linéaires de réseau électrique et 500 km de pistes agricoles. L'agriculture, un atout prometteur pour le devenir de la région Plusieurs projets sont aussi programmés en vue d'accroître les potentialités agricoles de la région, d'améliorer et de valoriser sa production agricole, par la création de 95 nouveaux périmètres totalisant 28.000 hectares, révèle le responsable des statistiques à la DSA. Par ces projets, la wilaya ambitionne d'augmenter, à l'horizon 2014, la surface agricole utile (SAU) de 32.745 ha actuellement à plus de 60.000 ha orientés vers les cultures oasiennes, particulièrement la phoeniciculture, les cultures maraîchères stratégiques, les agrumes et l'oléiculture. L'intensification de la production fourragère (luzerne, sorgho et maïs), aliment essentiel pour le cheptel bovin laitier estimé actuellement à 3200 têtes dans cette wilaya, est prévu afin d'accompagner le développement de la filière lait qui produit localement 22.000.000 litres/an, en grande partie dans la région de Guerrara surnommé "bassin laitier". Le secteur de l'habitat a, quant à lui, bénéficié d'un quota de 19.913 logements ruraux, dont 7.789 achevés et 3.468 en cours de réalisation, et d'un quota de près de 44.200 logements pour les autres formules d'habitat dont une grande partie est en voie d'achèvement. Plus de 22.000 lots de terrain destinés à l'auto construction, un programmé "à forte demande", ont été délimités et leur étude en cours, parallèlement au lancement d'un programme de réhabilitation des ksour et aux opérations d'amélioration du cadre de vie et d'aménagement urbain, selon la Direction du logement et des équipements publics (DLEP). Pour améliorer les réseaux routiers de la wilaya, un programme a été lancé pour le renforcement et le dédoublement de voies sur les RN-1 et RN-49, entre Ghardaïa, la wilaya de Laghouat et la wilaya d'Ouargla respectivement, outre l'achèvement des routes de contournement de la vallée du M'Zab et de la localité de Berriane, et la création de maisons cantonnières. La wilaya de Ghardaïa dispose d'un réseau routier constitué de 926,5 km de routes nationales, 292 km de chemins de wilaya, 463 de routes communales et 110 km de routes non classées. Elle compte aussi un aérodrome de classe internationale avec deux pistes d'envol pour tous types d'aéronefs à Ghardaïa, un autre de classe nationale à El-Menea, 19 ouvrages d'arts, neuf maisons cantonnières et deux unités de maintenance des pistes aéroportuaires. La concrétisation du programme quinquennal 2010-2014 devra permettre, par ailleurs, la création de trois hôpitaux de 250, 120 et 60 lits, quatre polycliniques, 13 salles de soins, un établissement hospitalier spécialisé en psychiatrie de 30 lits et un centre de désintoxication. Un intérêt particulier est manifesté à l'endroit du secteur de l'enseignement supérieur, avec le lancement du chantier d'un troisième pôle universitaire de 6000 places pédagogiques. Une importance accrue est également accordée au secteur de l'énergie, notamment "verte", avec le lancement du premier projet-pilote de mini centrale solaire d'une puissance d'un mégawatt, près de Oued N'Chou, avec 6000 panneaux photovoltaïques. La wilaya de Ghardaïa présente un taux de raccordement au réseau électrique de 99% et au gaz naturel de 79%. Elle dispose d'un réseau électrique de 2.244 km de moyenne tension et 1.660 km de basse tension, de 2.466 postes de transformation et 90.972 abonnés, contre un réseau de plus de 1.369 km et 72.100 abonnés pour le gaz naturel. El-Menea une nouvelle ville en perspective Une grande importance est accordée également à la concrétisation d'un projet de nouvelle ville à El-Menea, qui s'inscrit en conformité avec les choix stratégiques définis par le schéma national d'aménagement du territoire (SNAT) et aux objectifs du développement durable, selon les responsables de la wilaya. Cette nouvelle ville, respectueuse de l'environnement et qui allie raffinement, style architectural traditionnel saharien et architecture moderne, avec toutes les commodités d'une agglomération urbaine moderne à vocation touristique et agricole, devra recevoir, à l'horizon 2020, quelque 50.000 habitants, fait-on savoir. Localisée en proximité de la RN-1 sur un plateau d'une superficie de 1.000 hectares extensibles, au nord de l'actuelle ville d'El-Menea, la nouvelle ville permettra l'ouverture de nouvelles perspectives pour un développement urbain harmonieux et durable de toute la région du sud de la wilaya de Ghardaïa. A vocation agro-touristique, elle vise notamment à créer de grandes surfaces d'urbanisation et à renforcer les liens de continuité des relations fonctionnelles avec l'ancienne oasis d'El-Menea en matière de demande en logements. Une fois fonctionnelle, la nouvelle ville sera appelée à constituer un pôle d'excellence touristique, ainsi qu'une base de développement d'une agriculture durable et d'une industrie agroalimentaire.
