Au lendemain de la démission du président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaiz, et son remplacement par Kamel Fenniche, des milliers de travailleurs sont sortis dans la rue pour dénoncer les tergiversations du pouvoir, à propos du maintien de sa feuille de route. Aux cris de «tous doivent dégager !», les travailleurs relevant de plusieurs secteurs, aussi bien étatiques que privés, ont brandi des slogans dénonçant le système. Le Secrétaire général de la Centrale syndicale UGTA en a pris pour son grade lors de cette démonstration. «Il est comptable de son soutien au système depuis plus de vingt ans. Nous considérons son appui à tous les mandats de Abdelaziz Bouteflika, comme une complicité dans la gabegie qui a caractérisé les mandats de ce dernier», clament, furieux, les travailleurs. Parallèlement à ce grand mouvement des travailleurs, une action de protestation a été menée aussi par les avocats et certains magistrats. Les robes noires et les juges relevant de l'instance judiciaire de Béjaïa, ont observé un rassemblement dans la cour du Tribunal, au cours duquel ils ont réitéré leur soutien à la dynamique populaire. Notons par ailleurs, que la désignation du nouveau président du Conseil constitutionnel, Kamel Fenniche, n'a pas échappé aux critiques de la rue à Béjaïa. Sa nomination a été très contestée sur les réseaux sociaux. Des militants de la cause berbère affirment qu'en sa qualité de procureur de la république du tribunal de Béjaïa, il avait envoyé en prison de nombreux lycéens et étudiants, dans le sillage des grandes manifestations du 19 mai 1981 à travers la vallée de la Soummam. Ces militants ont rappelé également son rôle dans le procès du 27 octobre 1981, à l'issue duquel une centaine de lycéens et d'étudiants ont été condamnés à des peines de prison allant d'une année à quatre ans fermes. Un rappel qui risque d'ébranler sérieusement la structure présidée par Kamel Fenniche, dont le rôle qui lui échoit dans l'agenda du pouvoir est capital.