Pour Gaid Salah, si cette situation perdure davantage, «elle aura des conséquences néfastes sur l'économie nationale et sur le pouvoir d'achat des citoyens, surtout que nous sommes à la veille du mois sacré de Ramadhan». Le chef d'état major, vice-ministre de la défense nationale, Ahmed Gaïd Salah a, une nouvelle fois, évoqué la crise politique que connaît l'Algérie depuis deux mois, privilégiant le respect des issues constitutionnelles. Dans une allocution prononcée hier, en marge de sa visite de travail à la première Région militaire, Ahmed Gaïd s'est attaqué à l'opposition qui a boycotté la réunion de Bensalah de ce lundi 22 avril. Critiquant le boycott de l'initiative de dialogue lancée par la présidence de la République, le chef d'état-major de l'ANP a indiqué : «Nous avons constaté l'apparition de certaines voix qui ne veulent aucun bien à l'Algérie, appelant à l'entêtement et l'acharnement à maintenir les mêmes positions préétablies, sans tenir compte de tout ce qui a été réalisé, le rejet de toutes les initiatives et le boycott de toutes les démarches, y compris l'initiative de dialogue, qui est censée être un des mécanismes civilisés qu'il y a lieu de valoriser, notamment dans ces circonstances particulières que vit notre pays». Il faut dire que cette initiative a été boycottée par la quasi-totalité de la classe politique, y compris les partis du pouvoir. «Il y a lieu de mettre à profit toutes les opportunités pour aboutir à une convergence des visions et un rapprochement des points de vue, à même de permettre d'aboutir à une solution, voire plusieurs, à la crise dans les plus brefs délais», a-t-il estimé. Pour Gaid Salah, si cette situation perdure davantage, «elle aura des conséquences néfastes sur l'économie nationale et sur le pouvoir d'achat des citoyens, surtout que nous sommes à la veille du mois sacré de Ramadhan». Insistant sur le respect de la voie constitutionnelle, il a prévenu contre le vide institutionnel. «Tout cela confirme que ces voix et ces positions obstinées œuvrent à entraîner le pays vers le piège du vide constitutionnel, et le faire entrer dans la spirale de la violence et de l'anarchie, ce que refuse catégoriquement, à la fois, tout citoyen dévoué à sa patrie et l'Armée nationale populaire». Laissant entendre que le scrutin présidentiel ne sera pas reporté, Gaid Salah a soutenu qu'«il appartient de trancher la question lors de l'élection du nouveau président de la République, qui aura la légitimité requise pour satisfaire le reste des revendications populaires légitimes». Il a aussi critiqué les actions menées par la population contre les ministres et les walis lors des visites sur le terrain. «Il y a lieu également de mettre en garde contre ce phénomène étrange, qui consiste à l'incitation à entraver l'action des institutions de l'Etat, et d'empêcher les responsables d'accomplir leurs missions. Ce sont là des comportements contraires aux lois de la République, que ne peut accepter le peuple algérien jaloux des institutions de son pays, et que ne peut tolérer l'Armée nationale populaire, qui s'est engagée à accompagner ces institutions, conformément à la Constitution», indique Gaid Salah. Et d'ajouter : «Comme nous attirons l'attention à ne pas tomber dans le piège de la généralisation, et de se garder de faire des préjugés concernant l'intégrité et le dévouement des cadres de l'Etat, qui comptent parmi eux beaucoup de cadres honnêtes, intègres et loyaux, (…)». Un complot qui remonte à 2015 Il évoquera aussi l'existence d'un complot dont les prémices remontent à 2015, qui vise à mener le pays à l'impasse. «Nous avons pu recueillir des informations avérées, faisant état d'un plan malveillant pour mener le pays à l'impasse, dont les prémices remontent à 2015, lorsque les trames et les visées du complot ont été révélées», a-t-il révélé. Et de poursuivre : «Nous œuvrons sereinement et avec patience, à démanteler les bombes à retardement qu'ont implantées ces corrompus et corrupteurs, dans les différents secteurs et structures vitales de l'Etat. (…)», a-t-il déclaré. Revenant au sujet des enquêtes sur la corruption et la dilapidation des deniers publics, Gaid Salah «valorise la réponse de la justice». «J'ai appelé l'appareil de la justice dans mes interventions précédentes, à accélérer la cadence des poursuites judiciaires concernant les affaires de corruption et de dilapidation des deniers publics, et de juger tous ceux qui ont pillé l'argent du peuple», a indiqué le vice-ministre de la Défense nationale. Réitérant l'engagement de l'Armée à «accompagner» le peuple dans ses revendications «légitimes», Gaid Salah fait part d'une «stratégie bien étudiée» par l'ANP pour concrétiser ses attentes qui commencent «à porter leurs fruits progressivement». «(…) Ainsi, nous dépasserons ensemble et en toute sécurité cette étape dans l'histoire de notre nation», a-t-il ajouté. Gaïd-Salah a appelé à maintenir l'aspect pacifique des marches, «comme ce fut le cas durant les marches du vendredi passé, qui se sont caractérisées par le calme et la sérénité, déjouant ainsi comme à l'accoutumée, tous les plans ciblant la sécurité et la stabilité de notre patrie».