Par définition, un service public est une activité exercée directement par l'autorité publique, (une administration, une collectivité locale, un établissement public) dans le but de satisfaire un besoin d'intérêt général. L'essence même du service public est donc de permettre un accès à tous et contribuer à la solidarité et à la cohésion sociale, culturelle et économique de la société. Qu'en est-il en Algérie où la population a triplé en moins de 40 ans ? Qu'est-ce qui a évolué depuis l'indépendance ? Quel regard porte le citoyen sur l'administration ? Si dans une certaine mesure des avancées appréciables ont été constatées en matière de prise en charge des doléances citoyennes, à la faveur des réformes engagées «pour rapprocher l'administration de ce dernier», du moins pour ce qui est de quelques services, il n'en demeure pas moins qu'il reste beaucoup à faire, notamment en matière d'application des directives, d'accueil ou encore de gestion. Dans une récente enquête de l'institut Abassa qui a porté sur le rapport des citoyens aux services publics, aux administrations locales et nationales, il ressort que pas moins de 66% des sondés sont insatisfaits. Les griefs vont de la qualité d'accueil, du respect, à la politesse, à l'écoute, à la prise en charge des requêtes, en passant par le délai d'attente et la satisfaction de la requête. Pour le citoyen lambda, service public rime avec bureaucratie et anarchie. A la mairie, à la poste tout comme dans d'autres institutions, l'Algérien est confronté à un personnel (pas tous les fonctionnaires) qui ignore jusqu'à la signification de la notion de service public qu'il est censé rendre. En plus de l'absentéisme et des retards fréquents qui caractérisent la Fonction publique en général, conjugués à d'autres «fléaux» qui s'y sont greffés telle la «tchipa», auxquels fait face l'administré, il entend souvent des répliques désobligeantes du genre : «Revenez demain», «Le chef n'est pas là» ou encore, «Je suis occupé». D'où l'impérieuse nécessité d'investir dans les ressources humaines, la formation d'un personnel adéquat, voire le recyclage du potentiel humain existant (plus de 1 600 000 en 2008) pour le mettre au diapason des nouvelles exigences en la matière.