Les familles en question dont la majorité est sur ces terres depuis cinquante ans sont actuellement dans le désarroi total ne sachant à quel saint se vouer, car tout simplement un investisseur privé a brandi un acte lui donnant prétendument le droit d'exploitation. La problématique des haouchs situés dans le territoire d'Alger continue de se poser devant l'incapacité des responsables à trouver la solution adéquate. Le cas des 70 familles menacées d'expulsion du haouch Semrouni à Ouled Fayet dans la circonscription administrative de Chéraga (ouest d'Alger) est assez explicite pour montrer le manque de volonté à régler un problème qui relève pourtant des structures du gouvernement. Les familles en question dont la majorité est sur ces terres depuis cinquante ans sont actuellement dans le désarroi total ne sachant à quel saint se vouer, car tout simplement un investisseur privé a brandi un acte lui donnant prétendument le droit d'exploitation. Ce dernier aurait indiqué avoir recouru à ce sujet à la justice certain que cette dernière va prononcer l'expulsion. Cette exploitation de 35 hectares lui appartiendrait, selon ses dires ajoutant que les familles s'y trouvant ne sont que des envahisseurs ayant érigé des constructions anarchiques. Des déclarations rejetées en bloc par les occupants précisant qu'ils sont là depuis très longtemps. Une source indique que l'investisseur veut lancer un projet d'usine de transformation de tomate. Les familles refusent catégoriquement de se soumettre à cette idée et soutiennent mordicus qu'ils ne sont pas prêts de quitter le haouch pour la bonne raison qu'ils y sont depuis des décennies. Un des habitants tient à souligne que l'investisseur est arrivé récemment alors que les familles ont toujours été là ? Certaines d'entre elles auraient occupé les lieux au moment où les anciens maitres à savoir les colons français faisaient leurs valises en 1962. “Entre temps, c'est bien ces familles qui, au bout de plusieurs démarches auprès des autorités locales, ont pu obtenir l'avantage des commodités tels l'éclairage public et la réfection des routes. L'APC défend les habitants De son côté, l'assemblée de la commune prend la défense des familles en se constituant partie civile dans cette affaire contre l'investisseur. Selon l'APC l'exploitation agricole, objet de convoitise, compte parmi les plus anciennes exploitations de la commune d'Ouled Fayet. Son existence remonterait aux années 50 du siècle dernier. Les 70 familles y résidant depuis des décennies sont de facto considérées comme habitants légaux, ce qui leur donne le droit de jouir totalement de cette exploitation agricole et ne peuvent être de ce fait expulsées de quelque manière que soit. Les services compétents de la mairie s'attellent actuellement à préparer un dossier pour se constituer partie civile tout en considérant la menace de l'investisseur comme nulle et non avenue. Cependant l'on ne peut éviter l'interrogation de savoir qui aurait bien pu délivrer un acte de droit d'exploitation à l'investisseur ? Situation des haouchs : dossier complexe A son installation à la tête de la wilaya, l'ancien wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, avait déclaré au sujet des haouchs que les habitants de ces derniers seraient logés au même titre que tous les concernés par les opérations de relogement. L'idée était bien sûr la récupération du foncier devant être par la suite servir d'assiettes aux projets d'utilité publique. C'était compter sans la complexité du dossier s'avérant d'ailleurs très épineux à telle enseigne que la wilaya a été obligée de tempérer sur la question. Le ministère de l'agriculture et la direction générale des domaines avaient en fait chacune son mot à dire en faisant valoir leurs droits sur le dossier. Il faut savoir que les haouchs se triuvent sur des terres agricoles cédées à l'époque des comités de gestion en tant qu'exploitations agricoles collectives ou individuelles ou dépendant de biens de l'Etat (domaines). Compte tenu de la réglementation interministérielles interdisant l'exploitation des terres agricoles à des fins autres que leur vocation, la wilaya d'Alger a de ce fait préféré de ne pas s'immiscer dans ce dossier sans l'avis et surtout l'accord des parties concernées. C'est l'une des raisons essentielles qui président au gel de la prise en charge des haouchs. Sur autre plan, il y a lieu de rappeler aussi le refus des familles habitant les haouchs aux offres de relogement de la wilaya préférant en revanche la réhabilitation des haouchs. Au cours des opérations de relogement menées par la wilaya d'Alger peu de familles ont accepté de partir, probablement pour des raisons d'exiguïté. Quant aux familles du haouch Semrouni, la menace de l'investisseur pèse toujours tant que ce dernier ne sera pas officiellement débouté par la justice. Affaire à suivre.