La capacité du secteur académique national à produire des solutions innovantes de protection de données a été mise en relief lors d'un workshop sur la cryptographie organisé mardi à Oran par l'Université des sciences et de la technologie «Mohamed Boudiaf» (USTO-MB). La mise en œuvre d'une coopération «effective» avec le secteur utilisateur de données chiffrées a ainsi émergé parmi les premières recommandations émises par les chercheurs ayant pris part à cette rencontre, initiée par le Laboratoire de codage et de sécurité de l'information (Lacosi) relevant de l'USTO-MB. «Cette manifestation scientifique a permis d'établir des contacts entre les chercheurs universitaires et les responsables des prestations considérées de telle manière à lancer une coopération effective entre les deux parties dans l'intérêt du développement du pays», a déclaré Pr Adda Ali-Pacha, président du comité d'organisation et directeur du Lacosi. Des cadres spécialisés dans le développement de la sécurité des données et leur implémentation au niveau d'entités économiques et institutionnelles ont également assisté à ce workshop marqué par des communications et échanges autour des grandes avancées enregistrées dans le domaine cryptographique. «Le développement de l'Internet et des télécommunications via les réseaux informatiques, les liaisons satellites et autres canaux, se traduit par le stockage et la transmission de grandes quantités de données confidentielles, d'où le souci croissant d'en protéger l'accès», a expliqué Pr Ali-Pacha. «Le chiffrement est ainsi nécessaire pour que les données soit non-intelligibles sauf à l'auditoire voulu», a-t-il ajouté, signalant que l'efficacité des solutions de sécurité constitue l'objectif essentiel ciblé à travers les différents projets de recherche menés au sein de son laboratoire et d'autres universités du pays. La sécurité des réseaux fixes et sans fil, la gestion de l'identité (science de la biométrie) et le tatouage d'image (protection des droits d'auteur) font, à ce titre, partie des thèmes développés par les chercheurs algériens. La cérémonie d'ouverture de ce workshop a été présidée par la rectrice de l'USTO-MB, Nacéra Benharrats, qui a, quant à elle, mis l'accent sur la formation et la recherche en cryptographie, rappelant que son établissement compte en ce domaine un parcours de niveau doctoral. L'expérience étrangère en la matière a été présentée par des invités, à l'instar du Pr Ahmed Bouridane de l'université de Newcastle (Angleterre) qui a consacré sa conférence aux «risques et bénéfices de l'intelligence artificielle». Entre autres avantages évoqués par ce spécialiste algérien, le diagnostic précoce de pathologies graves (cancer, diabète, maladies ophtalmologiques), la télésurveillance et la lutte contre la cybercriminalité. Cet expert en algorithmes cryptographiques, qui a formé de nombreux cadres et doctorants en Algérie, a également abordé les risques posés par une robotisation poussée de l'industrie qui impacterait négativement l'emploi humain. D'autres communications sont au programme de ce workshop de deux jours organisé avec le soutien de la Direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique (DG-RSDT), de l'Agence thématique de recherche en sciences et technologie (ATRST), et du groupe Sonelgaz.