L'aménagement des horaires de travail de 06h00 à 13h00, décidé «à titre exceptionnel» pour les wilayas du Sud du pays entre le 21 juin et le 31 août en raison des fortes chaleurs, constitue un important acquis pour les travailleurs de cette région du pays, ont estimé des salariés interrogés par l'APS à Ouargla. En dépit de certaines préoccupations relatives aux éventuelles perturbations dans les transports dans l'après-midi, nombreux ont salué l'aménagement des horaires de travail en période d'été dans les administrations et les services publics au niveau des wilayas d' Adrar, Béchar, Tindouf, Tamanrasset, Illizi, Ghardaïa, El-Oued, Laghouat, Biskra et Ouargla, à cause de la canicule ayant un impact négatif sur les conditions de travail en milieu professionnel et bien évidemment sur la santé humaine. «L'application des horaires de travail au Sud durant la saison estivale est un avantage qui soulage non seulement les travailleurs mais aussi les citoyens qui fréquentent les administrations, et cela sera bien agréable de pouvoir profiter de la fraîcheur des premières heures de la matinée, tout en permettant d'assurer le service public dans de bonnes conditions», a indiqué Kacem Mohamed Abdou, cadre à la Caisse nationale d'assurance chômage (CNAC) à Ouargla. Pour sa part, Nawel Belloudane, fonctionnaire à la Pépinière d'entreprises à Ouargla, a affirmé que ce genre de décisions «sert l'intérêt général d'une grande frange sociale. Malgré cela, tout le monde sait que la canicule paralyse la dynamique urbaine durant les heures de pics de chaleur à partir de 13h00», a-t-elle signalé, relevant que le transport interurbain et les taxis enregistrent souvent une grosse perturbation en début d'après-midi. Dans le même sillage, Hamid Salhi, comptable dans une administration publique, a mis l'accent sur la nécessité de la prise en charge d'une partie des travailleurs en matière de transport, notamment sur le trajet travail-domicile. Les températures élevées enregistrées depuis la fin mai dernier à ce jour dans la plupart des wilayas du Sud, avec du sirocco, et qui dépassent les normales du mois de juin, ont conduit les gens à soulever la question, notamment sur les réseaux sociaux. Heure d'été L'an dernier, les horaires de travail (6h00 à 13h00) avaient été aménagées par le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, et la Direction générale de la Fonction publique et de la Réforme administrative pour les wilayas d'Adrar, Laghouat, Biskra, Béchar, Tamanrasset, Ouargla, Illizi, Tindouf, El-Oued et Ghardaïa, durant le mois d'août uniquement. Ce qui ne satisfait pas, selon eux, les attentes des travailleurs de cette zone caractérisée par la plus longue période de fortes chaleurs aux répercussions considérables qui nécessitent une adaptation des populations et des activités. En 2018, la wilaya d'Ouargla avait enregistré, début juillet, un record de température avec 51,3 degrés, soit la température la plus élevée enregistrée sur le continent africain durant cette période, selon l'Office national de météorologie (ONM). Cette température est la plus élevée enregistrée en Afrique durant la première quinzaine de juillet par l'Organisation météorologique mondiale (OMM), sachant que les autres régions du pays ne sont pas en reste, puisque des températures assez élevées ont été relevées suite à la vague de chaleur caniculaire qui frappe le territoire national depuis le début du mois en cours. L'ONM a dressé un tableau des températures maximales enregistrées au niveau de ses différentes stations météo. In-Salah et El-Oued ont vu le mercure atteindre les 49.7 degrés, suivis de Hassi Messaoud (49.6), Touggourt, Adrar et Timimoune (49,5), Biskra (47,7), Tindouf (47,6), Ghardaïa (47,4), Bordj Badji Mokhtar (47), Illizi (46,8), In-Guezzam (44,9), Bechar (44,6), Djanet (42.4) et Tamanrasset (39.6). D'autres personnes ont indiqué que l'heure d'été, consistant à ajuster l'heure locale officielle en ajoutant une heure à celle du fuseau horaire dit régulier (qui prévaut en hiver), à l'instar de certains pays en Europe, peut donner lieu à un nouvel avantage sur la vie quotidienne, en permettant à chacun de profiter d'une marge de 60 minutes d'activités en été. S'agissant des travailleurs exposés à la chaleur, surtout en été, la Caisse nationale des congés payés et du chômage-intempéries des secteurs du bâtiment, des travaux publics et de l'hydraulique (Cacobatph) assure, depuis 2016, l'indemnisation de l'arrêt de chantier lié à la canicule pour les wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux, en vertu d'une convention entre la Cacobatph et l'ONM qui définit à quel degré de température une région peut être décrétée comme souffrant de canicule. Cette procédure de prise en charge du remboursement des arrêts de travail dus aux grandes chaleurs a permis de répondre aux aspirations de la totalité des travailleurs relevant des secteurs du BTPH dans ces régions où la température, durant la période estivale, atteint parfois des pics de 45 à 48 degrés Celsius et plus.