Environ 2000 hémophiles sont enregistrés en Algérie et ont besoin d'un traitement préventif régulier pour éviter un handicap moteur à l'âge adule, a indiqué, samedi à Alger, le Pr Noreddine Sidi Mansour, chef de service hématologie du CHU de Constantine. "1935 hémophiles sont recensés en Algérie et doivent suivre un traitement préventif régulier pour éviter les handicaps moteurs dus aux saignements répétitifs des articulations", a précisé le Pr Sidi Mansour à l'APS, en marge d'une conférence sur l'hématologie. Le traitement préventif consiste en la prescription de doses régulières de médicaments coagulants à l'enfant et pas uniquement lors des saignements, afin de prévenir les dommages articulaires. L'hémophilie est une maladie génétique et héréditaire qui se manifeste par une mauvaise coagulation du sang lors de saignements, en raison du manque en facteur de coagulation VIII ou XI. Elle affecte généralement les garçons et est fréquente dans certaines régions du pays, à cause de la fréquence des mariages consanguins. Lors de son intervention, le chef de service hématologie de Constantine a appelé les autorités locales à mettre à disposition de tous les grands centres de soin, des 48 wilayas, une quantité suffisante de traitement (facteur VIII), pour permettre aux malades de bénéficier d'une administration régulière en médicament. De son côté, le Pr Rachida Boukari, chef de service pédiatrie du CHU de Blida a déploré le fait que le traitement préventif ne soit pas encore généralisé dans tous les hôpitaux et que les enfants malades n'aient pas tous les mêmes chances de traitement. "La plupart des centres de soins continuent de donner le traitement classique qui consiste en une injection de facteur coagulant qu'en cas de saignement", a précisé le Pr Boukari, soulignant que ce type de traitement cause des complications articulaires sévères aux enfants. "Le traitement préventif est mieux adapté aux enfants, leur permet de mener un cadre de vie normal et d'éviter les infirmités à l'âge adulte", a-t-elle ajouté. Pour sa part, la présidente de l'association nationale des hémophiles, Latifa Lamhene, a déploré le fait que la plupart des hémophiles étaient contraints de recourir aux prothèses, en raison d'une mauvaise prise en charge dans leur jeune âge. Elle a appelé, dans ce sens, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et les autorités locales à doter les hôpitaux d'équipements et de réactifs pour une meilleure prise en charge de ces malades.